Les Joyaux Des Mondes... Fanfiction

L'homme en noir dégageait une puissance phénoménale. Jamais un homme, même parmi les plus valeureux guerriers de mon village, n'avait parut aussi fort et imposant par sa seule présence .
Bien qu'il fut mon sauveur, je n'osais pas le regarder droit dans les yeux, car son regard était plein de haine.

- Qui êtes-vous ? demandais-je

- Je suis l'incarnation de la complaisance, de l'existence matérielle, de la vengeance et de la sagesse ! Je suis le Dieu qui récompense !

- Pourquoi m'avez vous sauvez, et comment avez vous fait pour...

- J'ai besoin de toi, c'est tout ce que tu dois savoir pour le moment.

- Et en quoi puis-je vous être utile ?

- Une brèche existe entre le monde dans lequel tu vis, et celui dans lequel je règne.
Un groupe va être former par les serviteurs du Dieu unique pour refermer cette brèche magique. Or, le destin veut que dans les jours à venir, tu croises ce groupe, et que tu l'intègre. Ta mission est simple, empêcher ce groupe de refermer le portail. Ainsi, je pourrais étendre mon pouvoir sur ce monde...

- Jamais ! Je préfère mourir...

- TAIS TOI !!! J'ai de quoi te convaincre.

Cet être maléfique fit apparaître dans mon esprit une vision de mon village. Nos idoles sacrées brûlaient et les disciples du Dieu unique, accompagnés d'une énorme armée de fidèles, imposaient la vénération de ce nouveau Dieu. Ceux qui refusaient de se convertir étaient torturés, pendus ou brûlés vifs.

- Vois ce que les disciples du Dieu unique infligent aux tiens.

De nombreux cadavres gisaient sur le sol. Soudain, parmi les corps, je reconnu ceux de mes amis et...celui de la fille que j'aimais. Des larmes coulaient sur mes joues, et je ne désirais plus qu'une seule chose, mourir. J'étais partagé entre la tristesse et la colère.

- Mais n'oublie pas, je suis le Dieu qui récompense. Aide moi pour la brèche, et accompagné de mon armée, tu pourras te venger. Je ferais de toi le général de mes armées, et tu disposeras de nombreuses richesses. De plus, je pourrais ramener les tiens à la vie...

Joker avait passer la plupart du voyage en silence, le temps d'analyser une personne à la fois. Plusieurs personnes feraient des bons sujets d'expérience pour ses clowneries, à commencer par le Druide et celui qu'ils ont appelés Dardomez. Redonner un peu de vie à cet être accablé serait une de ses missions dans un futur proche. Il avait hâte de remettre les pieds dans une grande ville, lui qui n'était plus jamais entrer dans un milieu urbain depuis son bannissement avec le gros tas.

Après la première journée de galop, le groupe c'était arrêté dans une petite clairière pour passer la nuit. Elle était bordée par une petite rivière et était facilement défendable dû au nombre de gros rochers qui parsemaient le terrain. Après s'être installé, Montery commença à parler.

- Alors le nain... dit le druide.
- Halfelin.
- Halfelin, pardon. Pourquoi t'es comme ça? Maquillage tribal? Manque de soleil? Fou à lier?
- Non, une expérience qui a mal tournée, bwahahahahaha!!!

Le rire de l'halfelin en surprit plus d'un. Faut dire aussi que c'était pas un rire ordinaire. Strident et chaotique, un rire que l'on entends rarement, voir jamais. Il était toutefois dénué de méchanceté, menace et autre malice.

- Arrête de rire comme ça joker, t'es vraiment énervant quand tu t'y met.
- Bah moi je chiale pas sur ta puanteur, je supporte!

Affichant un sourire farfelue, Joker sauta de son emplacement juste à temps pour éviter la baffe du géant.

- Ah raté!
- Je t'aurai un jour...

Le duo de mercennaires était, disont le, spécial pour les autres. C'était un peu comme pour un Elfe et un Nain, mais beaucoup plus disproportionné. Ajoutons aussi le fait que le géant avait les cheveux bleus et que Joker était très voyant.

Les divers membres du groupe s'occupaient et parlaient entre eux, il ne se passait rien de spécial. Joker, qui s'emmerdait royalement, décida de divertir un peu la plèbe.

- Alors, c'est un médecin et une femme qui parle dans le bureau du médecin. Le médecin dit : Madame, j'ai une mauvause nouvelle et une autre encore plus mauvaise à vous annoncer.

Le géant se mit la main au visage en signe de honte et soupira fortement, ce qui encouragea l'Halfelin à continuer. En regardant bien, il savait que l'être appelé Code, Dardomez et Polgara l'écoutait.

- La madame demanda : Mais docteur, qu'est-ce que c'est? Le médecin répondit : Il ne vous reste que 24 heures à vivre. La madame s'exclama : Oh mon Dieu! je ne vois pas ce que vous pourriez m'annoncer de pire! Et le médecin répondit : En fait, j'essais de vous joindre depuis hier...

Joker retint son souffle, attendant les réactions...

Nous finîmes par arriver aux montagnes. Une dernière pause fut décidée avant d'entreprendre la dernière partie de notre voyage.

Ours vint appuyer son gros museau sur l'épaule de Mirane avant de grogner quelques paroles.

"Oh c'est gentil merci bien. Tu m'indiques le chemin?"

Elle regarda ses compagnes de route.

"Il y a des bleuets tout prêt d'ici mesdames. Je suppose que les hommes sont trop paresseux pour se pencher et en manger mais moi j'en ai bien envie."

Alors qu'elle se levait, une des femmes lui demanda:

"Vous parlez aux animaux?"

"Un peu. Je ne suis pas très douée. Je comprend habituellement l'idée principale mais je n'ose pas leur répondre de peur de dire quelque chose d'insultant. Par chance les animaux domestiques sont beaucoup plus ouverts à mes tentatives et ne sont pas très rancuniers."

"Votre ours semble pourtant vous comprendre parfaitement."

"Ours? C'est différent. Quand on vit depuis plus de dix ans avec quelqu'un, on finit inévitablement par se comprendre même s'il ne parle pas notre langue. C'est un membre de la famille."

Après cette halte, la route s'incurvait à l'intérieur même des montagnes. Des siècles de travaux avaient permis de creuser les flancs rocheux pour y créer un chemin menant à la porte de Karak Kadrin. Deux chevaux auraient pu circuler côtes à côtes mais nous nous suivions les uns les autres le long de ce couleur de roc.


"Endroit parfait pour une embuscade." raisonna le chevalier en regardant la crête des flancs, loin au-dessus de nous.

"C'était l'idée principale. Balancer des rochers sur la tête des intrus. Les guetteurs nous ont repérés depuis 30 minutes au moins."

"Ce n'est pas très pratique comme méthode. Ils sont obligés de tout déblayé après."

"Ils ont creuser ce chemin, ce ne sontpas quelques rochers qui doivent les énerver."

"Et ils ne doivent pas avoir de mal à se trouver des projectiles, là-haut." ajouta un autre.

Nous avancions au pas alors il nous a fallu la moitié de l'après-midi pour voir à l'horizon la fin du passage. Le-dit passage s'agrandissait sur une trentaine de mètres par autant de large devant deux immenses portes.

"On est censé faire quoi? Cogner?" demanda le géant.

"Ils savent que nous sommes là. On n'a qu'à attendre."

"Qu'est-ce que ces symboles?" demanda la jeune femme aux cheveux colorés.

"Des runes naines." répondit SirXenon. Il prit quelques instants pour les regarder plus attentivement. "Il est écrit : Grande Porte Est de la cité de Karak Kadrin, maison des nains tueurs. Je ne comprend pas le reste. Probablement des runes magiques."

C'était exactement là-dessus que je comptais...

Quelques minutes plus tard, les deux immenses portes s'ouvrirent dans un murmure. Deux gardes nains se tenaient derrière.

Je pris les devant et nous annonçai en nain:

"Amenez-nous au roi. Il ne m'attendait pas si tôt mais puisque je passais par là... On me nomme Montery."

Les nains acquiescèrent et je laissai mes compagnons de voyage me précéder. Ils entrèrent tous sans que rien ne se produise: ni explosion ou mur invisible ou je ne sais quoi. J'étais quelque peu déçu.

Il ne fallait que quelques pas pour que n'importe qui comprenne que les nains sont les plus grands bâtisseurs. De vastes colonnes surmontées de poutres sculptées à même le roc défilaient au-dessus de nos têtes. Des sculptures de chaque côté de l'allée principale accueillaient les visiteurs par leurs splendeurs. Des rayons de lumière étincelaient sur des pierres précieuses incrustées dans les murs, projetant leur éclat vers d'autres ou même se divisant vers plusieurs pierres, ce qui donnait un résultat à couper le souffle. La cité semblait briller de 1001 couleurs et tout était en parfaite harmonie.

"Tu sais où est ton ami?" me demanda SirXenon.

" Bah, on finira bien par tomber sur lui tôt ou tard." répondis-je.

Plus loin dans la cité nous tombèrent sur un premier embranchement. Nous continuâmes tout droit pour tomber ce qui semblait le coeur de la cité. Une véritable ville était construite au sein de la montagne. Plusieurs milliers de nains y résidaient en permanence sans compter les tueurs qui venaient s'y recueillir et prendre un peu de retour vers une nouvelle tentative de trouver la mort de la façon la plus méritoire possible.

"Ça ne ressemble pas du tout à ce que tu avais décrit. Je m'attendais à voir un endroit sobre et religieux." me dit l'un des hommes, émerveillé.

"Et bien maintenant vous savez que je suis un mauvais conteur."

"Comment font-ils pour vivre ici? Pour se nourrir?" demanda une femme.

"Une partie de la cité est à l'air libre protégée par une forteresse presque au sommet de la montagne."

On nous mena, via quelques embranchements, à un passage ou des statues grandeurs natures représentaient les rois qui s'étaient succédés sur le trône de la cité.

"On va vraiment rencontré le roi des nains?" demanda l'humain qui semblait un peu fanatique.

"Le roi de la cité" précisa SirXenon. "Chaque cité a un roi. On attribue généralement le titre de roi de tous les nains au roi de Karaz-a-Karak."

Deux grandes portes de fer garder par deux autres nains nous séparaient de la salle du trône.

"Bon, leur dis-je, nous serons présentés au roi. Alors tenez-vous de bonne façon et soyez respectueux. Si jamais l'un de vous fait de mauvaises blagues ou commence à insulter les gens, je ne lèverai pas le petit doigt pour stopper la raclée que vous recevrez par la garde du roi. Et ce n'est pas le moment pour tester votre habilité à parler la langue naine. Au lieu de raconter n'importe quoi, parler en commun, ça évitera les mésententes."

Le halfling râla un peu mais pris une posture noble bien qu'empreinte d’ironie. Les autres semblaient présentables alors je fis signe aux gardes d'ouvrir la porte.

J'ai réussi à tenir une quinzaine de secondes. Le temps que tout le monde entre dans la salle du trône. La pensée que j'avais fait mon devoir me traversa l'esprit avant que j'éclate de rire, à la surprise générale.

C'est en nain que je déclarai solennellement, entre deux fous rires

"Salut à Toi, Tremla, Roi-Tueur de Karak Kadrin."

Des murmures dans mon dos me prévenaient que certains avaient compris et le traduisaient aux autres.

Le roi, lui, n'était pas d'humeur à plaisanter. Il tapait farouchement des doigts sur un des immenses bras de son fauteuil royal, les yeux braqués sur moi.

"Très drôle." dit-il simplement, en commun.

Je réussissais à peine à me contrôler et j'avais les larmes aux yeux lorsque je réussis à ajouter.

"Quand j'ai appris la nouvelle je n'arrivais pas à le croire. Toi, roi. C'est tellement ridicule. Ils t'ont trouvé ton surnom? Car seulement ton nom ça sonne très mal."

Son regard durcit encore d'un cran. Il fit un court silence avant de contre-attaquer.

"Alors, quel bon vent t'amène......... Montery?"

Alors ça c'était méchant. Aussi retrouvais-je mon sérieux.

"Tu ne m'avais jamais dit que tu étais de sang royal!"

"Car j'étais très loin sur la liste. Le vieux roi est mort il y a moins d'un an. Et avant même le couronnement, le prince et ses six plus proches parents sont morts durant le même raid!" Il tapa furieusement son gros point sur son fauteuil. "Tu te rends comptes?! En plus de m'obliger à m'installer ici, de me mettre une couronne sur la tête, de me donner un tas de responsabilités et de me priver de ma quête de tuer le plus de trolls possible, ils m'ont mis sept morts à venger sur les bras!"

"Pourquoi les as-tu laissé te retrouver, alors?"

"CAR JE N'EN SAVAIS RIEN!" rugit-il. Un nain m'est tombé dessus un beau jour et m'a dit que mon arrière-cousin insistait pour que j'assiste à la cérémonie. J'ai trouvé ça un peu louche; à cause d'une vieille histoire depuis longtemps oubliée de ma part soi-dit en passant, mais ce n'était pas un garde royal et il savait se saoûler alors j'ai accepté de faire un petit pèlerinage. Ils m'ont conduit dans une salle et ils m'ont enfermé dedans avant de m'annoncer que j'étais canonner roi. Ils m'y ont laissé une semaine le temps que je digère la nouvelle et que j’amoche sérieusement les murs."

Il prit une longue respiration avant de reprendre la parole.

"Changeons de sujet. Ce qui est fait est fait de toute manière. C'est quoi tous ces gens avec toi?"

"Encore la vieille histoire de sauver l'humanité, tu comprends. Et tant qu'à les avoir dans les jambes, j'ai décidé de les amener ici, histoire de donner un coup de main et de tester leur habileté au combat."

"Ah bon? Faudra que tu me racontes ça. Tu te ballades avec combien de démons cette fois-ci?"

"Je ne sais pas encore. Selon ta cité, aucun. Il y a bien des runes à l'entrée qui protègent la cité des démons, non?"

Il gratta sa barbe orange. "Oui j'en ai entendu parlé. Je peux vérifié pour m'en assurer. Même si je me demande quel démon entreraient par la grande porte plutôt que par les souterrains."

Il se leva et vint à la rencontre de chacun des membres du groupe. Sauf moi, évidemment. Sûrement une punition pour mon comportement.

Il serra chaleureusement la main de chacun en leur souhaitant la bienvenue et en leur disant qu'il appellerait "ami" quiconque se joindrait à nous dans la guerre contre les gobelins.

Il finit par tomber sur Kyorn. Ils se fixèrent quelques instants avant de se serrer la main. Les frictions entre nains et elfes s'étaient légèrement dissipées depuis la guerre contre Sauron où les deux peuples s'étaient battues côtes à côtes.

"Il y a des siècles qu'un elfe n'avait pas pénétré cette cité. Et je ne crois pas que le dernier vous ressemblait...Au nom de tous les nains ici présents, je vous souhaite la bienvenue." dit-il tout en observant les ailes de cet elfe.

"C'est un honneur." répondit Kyorn modestement.

"SirXenon, dernier chevalier de Leoric, preuve du courage des humains." fit Tremla en serrant la main de mon autre ami. "Cela faisait bien trop longtemps."

"Ce sera un honneur de me battre à vos côtés, Votre Majesté." déclara Xenon avec une légère révérance.

"Dame Polgara. La plus belle femme humaine honore ma demeure. Votre splendeur donne bien peu d'importance à tout l'or et les pierreries de ma cité." commenta le roi en embrassant la main de Polgara.

"Votre majesté en fait toujours trop." dit-elle avec son assurance et sa noble attitude de toujours.

La prochaine personne en liste reçue un accueil bien différent. Sans prévenir, Tremla sauta sur Ours et réussit à le renverser. Ours répliqua et la bataille fit rage une bonne minute avant qu'Ours n'écrase le nouveau roi sous son poids. Ours le laissa se relever alors que Tremla riait à belles dents.

"Vieille fripouille, tu n'as pas perdu de ta vigueur mais tes réflexes ne sont plus ce qu'ils étaient!"

Ours donna quelques coups de tête amicaux sur la cuirasse du souverain.

Puis ce fut la dernière présentation.

"Dame Mirane, mentionna poliment le roi de Karak Kadrin. Je ne m'attendais pas à recevoir la visite de la personne la plus patiente au monde. Vous n'avez jamais envie de lui taper dessus? Je suis sûr que je pourrais vous faire forger des gantelets très durs et très légers."

Elle eut son petit rire qui me faisait toujours frémir jusqu'au plus profond de mon âme.

"Les femmes ont d'autres armes que leurs poings, Majesté."

"Ça je vous crois. J'ignore ce que ce vieux druide à pu vous raconter pour vous faire venir ici mais l'idée de les laisser aller se battre sans moi me parait moins inacceptable maintenant, si je pouvais avoir la chance de vous tenir compagnie quelques heures..."

"Mon coeur est déjà pris Tremla, vous le savez bien!" s'objecta-t-elle, faussement outrée. "Puisqu'il sera parti les Dieux seuls savent pour combien de temps, il a insisté pour que je m'installe ici pendant son absence. Question de sécurité pour moi, qu'il raconte. À vrai dire je crois qu'il a peur que je me fasse faire des avances par tous les humains que j'aurais pu rencontré ailleurs."

"C'est donc car je suis un nain que vous me repoussez?" fit-il sur le même ton qu'avait employé Mirane quelques secondes auparavant. "Mais il a raison pour la sécurité, reprit-il avec tout son sérieux. S'il le faut je m'assurerai personnellement de votre bien-être aussi longtemps que vous le désirerez."

"Parfait!" s'écria Mirane. "J'y comptais bien." Ces quelques mots annonçait bien du danger. C'était le début de l'attaque. Mais Tremla ne la connaissait pas comme moi je la connais. Et je n'avais aucun moyen de le prévenir de l'erreur qu'il avait commise.



"Car j'ai une grande envie de passer du temps avec vous, Votre Majesté." Elle fit une dernière pause avant l'assaut final. "En effet j'ai envie de tout savoir sur vos goûts, vos qualités, vos défauts. Ce sont bien les moindres des choses à savoir quand on veut trouver une épouse à quelqu'un, vous ne croyez pas?"

"Une... épouse?" bredouilla le pauvre roi, groggy par le coup encaissé.

Elle profita d'ailleurs parfaitement de ce moment d'inattention.

"Bien sûr. Maintenant que vous avez un petit pied-à-terre il serait temps de vous caser. Il faudra bien que vous ayez une progéniture pour vous remplacer un jour. Vous ne voudriez pas qu'un autre nain se fasse refaire le même coup à cause de votre vie personnelle, tout de même." Tremla avait la bouche grande ouverte, cherchait quelque chose à répliquer mais la question semblait déjà réglée pour Mirane qui alla tout de suite vers un autre sujet. "Voyons, voir, vous êtes encore jeune et vigoureux nous ne devrions pas avoir de problème de ce côté. Reste votre caractère à améliorer, ajouta-t-elle rapidement avant qu'il ne réplique. Vous n'avez pas côtoyer beaucoup de femmes depuis plusieurs décennies et il a quelques petites chose que je devrai vous dire avant le mariage."

"Ma...riage?"

"Je ne connais pas parfaitement vos us et coutumes mais je sais que vous célébrez les mariages, tout de même! Et pendant que vous effectuerez avec assiduité vos devoirs de roi et toutes les formalités qu'y s'y rattachent, j'aurai le temps de connaître toutes et chacune des femmes de votre cité... Comme ça je pourrai faire d'une pierre deux coups. N'est-ce pas formidable. Oh et je ne vous en veux pas si vous tentez de me fuir ces prochains temps sous prétexte d'un surplus de travail. Ça ne me permettra que d'avoir davantage de temps à consacrer à ces dames." Un immense sourire de triomphe éclairait son visage.

"Montery, comment fais-tu pour endurer la vie avec une femme!" me demanda Tremla avec une expression de chien battu.

"Ça a ses avantages, fis-je en haussant les épaules. Et j'aurai une ou deux choses à te dire moi aussi... quand elle ne sera pas là pour écouter."

"Ça c'est ce qu'on verra, Montery." ajouta mon épouse.

"Quelle est la situation?" demande la chevalier, histoire de changer le sujet.

"Je pensais vous en parler pendant le souper mais si vous insistez pour avoir les grandes lignes... Ils ne semblent pas avoir de créatures à leur disposition ou d'arme magique ou je ne sais quoi. Il semble simplement que tous les gobelins du nord du continent ont décidé de nous tomber dessus au-même moment. Nous ne contrôlons que les cinq étages supérieurs de la cité. Nous ne pouvons nous permettre d'en perdre que deux autres avant que ça ne devienne catastrophique."

"Combien sont-ils?"

"Avec votre arrivée.... disons que ça sera 65 contre 1."

"Ah oui je suis sûr que c'est une dizaine de combattants de plus qui fera toute la différence." dis-je en un sarcasme.

"Quelle sera la stratégie?" demanda SirXenon.

"La stratégie c'est qu'il n'y en a pas vraiment. On doit leur rentrer dedans et les exterminer. On ne gagnera pas une guerre d'usure. Ça fait des mois que ça dure et si le sacrifice de tous mes parents nous ont appris quelque chose, c'est que ce n'est pas quelques centaines de guerriers qui pourront les vaincre. Alors on leur envoie tout dans les dents. Ils vont croire que ce n'est qu'une escarmouche comme on en lance de temps en temps histoire d'avoir des informations sur leurs troupes et leurs positions. Le gros de l'armée leur tombera dessus avant qu'ils n'aient eu le temps de comprendre. Je vous montrerai les plans ce soir."

"Et c'est pour quand?" demandai-je.

"Pourquoi pas demain? Je t'attendais pour commencer, comme toujours. Et j'en ai marre de faire attendre mes soldats. Et je suppose que votre histoire de sauver le monde ne peut pas trop attendre. Je crois qu'il y aura beaucoup de choses à se dire pendant ce repas!"

Je croisais le regard de Mirane qui me fit silencieusement comprendre que je ne devais pas me saouler ce soir. Comme si j'étais un nain pour faire une chose pareille...

La ville naine était vraiment très impressionnante. C'était à la fois très grand et très petit. D'un côté, les voûtes soutenant la montagne étaient si hautes qu'on avait presque du mal à en distinguer la clé, et d'un autre côté, tout le reste était petit...enfin, tout le reste...étant donné qu'il y n'y avait presque aucun mobilier, c'est surtout les nains qui paraissaient petits. Je n'en avais jamais vu, ça devait sûrement être pour ça que j'étais si étonné...D’habitude, je trouvais rarement des gens plus petits que moi, et bien là j’étais servi, mais pour ce qui est de la carrure, j’aurais encore du boulot pour les égaler. C’est drôle, un nain pourrait tenir dans un cube ! Il faudra que je me renseigne sur le procédé de fabrication des nains. Monter une usine de nains chez moi serait un super projet pour gagner plein d’argent…enfin bon, toujours est-il que cet endroit était super intéressant.

On nous avait présenté par la suite au roi des nains tueurs. Encore une fois, la salle du trône était immense, mais ça avait beaucoup moins de charme. Le plafond était aussi haut qu’ailleurs, la lumière était réfléchie par des pierres précieuses, de la même manière que dans les autres salles…Si ça avait moins de charme, c’était a mon avis l’effet de surprise qui avait disparu. Bon d’accord, les nains sont des super bâtisseurs, mais ça devient monotone à la longue…

Alors que j’avais à peine fini d’observer la salle du trône que le vieux ronchon chez qui on s’était donné rendez-vous éclata de rire, à la stupéfaction générale. Il dit ensuite un truc plutôt bizarre. J’appris ensuite qu’il avait salué le roi avant de sombrer dans un nouveau fou rire. S’en suivit une discussion du pourquoi du comment que ce nain que le vieux grognon connaissait était roi, ce qui d’ailleurs n’avait pas l’air de lui plaire…il est vraiment bizarre, ce nain. Je connais plusieurs personnes qui seraient prêtes à tout pour être roi, ne serait-ce que d’un tout petit territoire. La discussion nous concerna ensuite, puis le roi vin nous saluer un par un. J’avais l’impression que tout le monde s’était déjà préparé à trouver une petite phrase de salutation pour le roi, et j’ai vraiment eu l’impression de faire « tache » quand ce fut mon tour…

-Salut à toi, jeune humain. Tu seras toujours le bienvenu ici dorénavant.

-euh…enchanté ?

S’en suivit un combat contre l’ours-maison, et une discussion avec la femme du vieux grognon au sujet d’un mariage. Ca paraissait assez charmant, jusqu’à-ce qu’on parla des gobelins. J’étais aussi de l’avis du roi qui voulait en parler à table, mais bon…tant pis.

Le repas fut d’ailleurs somptueux. Ils avaient établi un banquet en notre honneur, c'est pour dire ! Les pièces de viandes noyées dans leur sauce étaient innombrables, de la bière comme s'il en pleuvait( ) , et j'en passe...les nains sont vraiment géniaux.De plus, l'ambiance était plutôt bonne, et le fait que presque tout le monde ait un peu bu aidait un peu.

Pendant le repas, le tout petit rigolo vint me voir :

-alors gamin, t'as progressé au niveau de ma blague ?

Je me souvenais très bien de la scène de l'avant veille, quand il a donné une blague.

-Et le médecin répondit : En fait, j'essais de vous joindre depuis hier...

-J'ai pas compris.

Il y avait eu un petit blanc, puis ça avait vite été oublié...

-Ben...je comprends toujours pas...

-Mais c'est simple, vu que ca fait un jour que le docteur essaye de parler à la femme et qu'elle n'a que 24 heures à vivre, ça veut dire qu'elle va mourir maintenant, alors t'as compris ?

-Non.

-...Ben je vois pas comment mieux t'expliquer...

-elle va mourir, je vois pas où c'est drôle...

Ma soif de vengeance était si grande,que j'avais accepter de servir le Seigneur du Mal. Ma mission était simple, je devais empêcher la fermeture du portail entre nos deux mondes, en convaincant les autres aventuriers de ce joindre aux forces des ténèbres si possible, et en les éliminant si nécessaire. Mon Seigneur m'avait expliqué que ma mission serait fortement facilitée, car le Destin voulait que je fasse parti du groupe envoyé pour refermer le portail.
Puis il m'aida à sortir de l'endroit où j'étais retenu prisonnier, et m'indiqua enfin le chemin à suivre pour mener à bien ma mission. Je devais retrouver le groupe d'aventuriers dans les mines des Nains, et me joindre à eux. Un nain au services des forces obscures devait m'aider à entrer en contact avec le groupe, et à me joindre à eux.
Ses explications terminées, il disparu soudainement. Je pris alors la route menant aux mines...

Quelle soirée.. Tout le monde riait et prenait plaisir à déguster le repas qui nous était servi, comme si de rien était.. Comme qui dirait, c'était le calme avant la tempette, mais tout le monde ne semblait pas s'en rendre compte si ce n'est Montery et Sir Xenon qui étaient un peu à l'écart de nous autres et qui discutaient avec le roi. Là où j'étais, je ne pouvais rien entendre de la discussion et le brouha continue de mes partenaires ne m'était d'aucune aide.

1 contre 65, c'est ce qu'il avait dit, la bataille risque d'etre interessante, ca fait tellement longtemps que je n'ai pas tranché, empalé un etre vivant.. Néanmoins, ces choses ne s'oublient pas, l'expression d'une personne qui s'apprete à lacher son dernier souffle, le craquement des os, l'odeur du sang, toutes ces choses qui sont décorations dans un champ de bataille. Est ce que la moitié de notre groupe a seulement déjà participé à une guerre? j'en doute fortement, ce qui ne va pas nous faciliter les choses, en plus de nous battre contre des forces supérieures en nombre, nous allons devoir veiller sur les notres car nous ne pouvons nous permettre de perdre des membres si nous voulons mener à bien notre expédition. L'expérience ne m'a que trop apprise que chaque membre d'une expédition est important ainsi, nous devons tout faire pour ne pas etre décimé par l'adversaire.. Serais je apte à protéger quelqu'un demain.. Aurais je la force de controler ma colere et mes coups.. Bah tout ca, nous le saurons bien assez tot.

Ici rien ne nous permettait de distinguer les étoiles dans le ciel, je levai la tete comme pour chercher une lueur, celle de ma bien aimée qui m'attend au royaume des cieux.. Mais je ne voyai rien, un plafond... Notre aventure débute à peine et nous devons vite l'achever si je veux pouvoir retrouver celle que j'aime. Et je me dois de protéger tout le monde si je ne veux pas rentrer plus torturé psycologiquement que je ne l'étais déjà.

Le diner prend fin, et nous nous appretons à aller nous coucher. La bataille de demain s'approche et l'atmosphère se fait plus tendue. Il faut se reposer un peu si nous voulons etre au meilleur de notre forme. Surtout avec ce qui nous attend...

Je déteste toutes ces fêtes précédent un massacre, tout le monde mange et boit comme si on était a un mariage... mais quelle bande d'abrutis, ceci n'a rien d'un amriage, c'est une veillée funèbre.

Je me mis a boire et a manger moi aussi, L'alcool n'affecte pas mon corps semi-spectrale et la nourriture est innutile, elle est parcontre délicieuse.

Je me préparais mentalement au combat, tout en aillant l'air de fêter.... même les nains étaient très saouls, imaginez les humains, et encore pire le gnome ''art déco'' . il était tellement saoul qu'il n'était plus capable de faire de blague, lui qui en a toujours une pour chaque situation....


dans ma têtes, les idées fusaient. comment ganger un combat a 1 contre 65? premièrement, être rapide, exterminer le plus de vermine au début afin de réduire l'avantage du nombre, ensuite, l'expérience: il semblait y avoir plusieurs guérriers aguéris dans notre groupe, ils devraient tenir la ligne de front le plus longtemps et le plus fermement possible.

Je me fit reconduire dans mes appartements, ou un lit(de nain) M'attendait. une change que la méditation suffit a me restaurer sinon, j'aurais très mal dormi. La nuit fût mouvementée. dans ma méditation, des tonnes d'idées me venirent en tête pour exterminer les envahisseurs. je testerai tout cela au combat.

après le copieux déjeuner(inutile pour moi encore.) nous prîmes place pour le combat dans les niveaux inférieurs. Montery, l'homme sombre, le géant et tout les autres combattants se plaçairent avec les nains sur la ligne de front, les mage et guérisseurs, archer derrière.


Soudain, un cri. Des tambours, d'autres cris , se répondant un et l'autres, les tambours accélérant, affectant le rythme cardiaque de tous(ayant un coeur) Puis, nous apperçûmes une vague noire montant des profondeurs.'' L'ENNEMI ARRIVE!!!!!'' cria le roi nain puis une série de cri de guerre repli les cavernes. Plusieurs frappais leurs boucliers ou le sol ,tentant d'intimider notre adversaire, mais l'effet semblait contraire, ils accéléraient.

Je me concentrais sur les deux premières ligne de gobelins, regardant les yeux de chaqu'uns. Les dix minutes qu'ils prirent a atteindre la ligne de front me suiffirent. D'un geste de mains, Je fis signe au gobelins de me rejoindre. A la place des gobelins , ce fût l'eau contenu dans leurs corps qui s'extirpa de chaqu'uns de leurs pore de peau, désèchant et tuant les premières lignes d'opposant. Puis je lançai la boule d'eau au plafond, la transformant en glace du même coup. Elle éclata au plafond, projetant des stalactites mortels sur l'ennemi. Je méffondrai ensuite au sol. épuisé. J'avais fait ma partie du boulot, tuer beaucoup et vite, aux autres de tenir la ligne de front....

Bien que la veille ait été festive à souhait, une tension quasiment insoutenable régnait ce matin. Je ne voyais d'ailleurs pas pourquoi. Ils n'auraient quand même pas peur de la bataille contre les gobelins ? Ils étaient tous plus forts les uns que les autres, ce serait un comble ! Pour ma part, en plus de la gueule de bois, ce n'était pas la peur mais une grande appréhension que je ressentais. C'était la première fois que je verrais des gobelins, j'étais excité comme une puce !

Le déjeuner fut aussi copieux que le banquet de la veille, mais eut plus de mal à passer...mon petit doigt me disait que je n'aurais pas du autant boire hier soir...aussi je me fis encore une fois remarquer en demandant un peu de viande rouge. Je ne savais d'ailleurs pas pourquoi. Ne savaient-ils pas que la viande rouge était le meilleur remède contre le mal de cheveux ? Tant pis pour eux, seuls ceux qui n'avaient pas bu seront plus vrai que moi.

Après le déjeuner, nous fûmes conduits dans nos chambres et à la salle d'armes afin de se préparer...Comme je n'avais rien d'autre qu'une petite dague, je me rendis dans cette dernière afin de voir ce que les nains auraient à me proposer. J'y découvris un étrange d'objet. Ca avait vaguement l'air d'un petit arc, mais une énorme pièce de fer en plein milieu gâchait son utilisation première. J'allai m'adresser à un nain...

-Excusez-moi monsieur nain ! C'est un arc pour nain ça ? Comment vous vous en servez avec ça en plein milieu ?

-Messire, ce n'est pas un arc, c'est une arbalète.

-une quoi ? vous pourriez me montrer comment ça marche ? Ca a l'air drôle !

-j'ai bien peur que le moment ne soit mal choisi...

Après un court moment de marchandage, je sortis en brandissant fièrement une arbalète à répétition ! Bon, c'est pas le tout, mais il était temps d'aller dans les niveaux inférieurs...d'autant plus qu'on entendait depuis là un nain hurler qu'on avait pillé la salle d'armes...C'était pas moi, personne ne m'avait vu, on ne pouvait rien prouver.

Nous fûmes enfin conduits vers le lieu de la bataille. La salle faisait environ cinquante mètres sur trente, et le combat se déroulerait dans le sens de la longueur. Ceux qui avaient envie de se défouler prirent les devants, accompagnés des anains, tandis que je restai en arrière avec ceux qui utilisaient des armes à distance ou la magie.

Soudain, ils apparurent. Une armée de petits êtres noirs et sans doute puants, ils étaient trop loin pour que je m'en rende compte, accoururent tel un flot d'immondices, avides de sang, et pas seulement de celui des nains. Je m'imaginais malgré tout des créatures plus imposantes... Le grand effrayant lança un sort dévastateur : il prit l'eau des gobelins, la transforma en glace et en empala d'autres avec. Il en avait tué vraiment beaucoup. Je compterai à le fin de la bataille, il suffira de voir lesquels sont tout secs et lesquels ont de la glace dans le corps...En tout cas, ça devait être vraiment efficace, le grand effrayant s'effondra tout de suite après.

Pour ma part, je testai mon arbalète pour la première fois sur un débris, loin de tout le monde, pour ne blesser personne, à la plus grande stupefaction des autres de me voir tirer dans le vent... et cet arme était très précise. Mes cibles suivantes furent les gobelins...Ce serait, en plus de la première fois que je voyais des gobelins, la première fois que j'en tuais ! J'avais vraiment de la chance aujourd'hui !

Sur les onze carreaux restants, j'abattis 7 gobelins. La précision de l'arbalète était vraiment ahurissante. Mais bon, je suppose que rien n'est parfait, vu le temps qu'il faut pour la recharger. Les autres étaient déjà au corps à corps quand je fus de nouveau opérationnel. Tirer dans le tas était maintenant beaucoup moins aisé... Au bout d'environ dix minutes, j'en avais tué 24 et vidé 3 chargeurs de 12 carreaux. L'arbalète c'est efficace, mais c'est vite ennuyeux. J'abandonnai mon arme pour sortir une hache. C'étais aussi la première fois que je me servais d'une hache. Quelle passionnante journée !

Je trouvai un gobelin assez isolé alors que la bataille faisait rage partout autour de nous. J'avais beau lui dire de ne pas bouger, qu'il m'aiderait à tester mon arme, il ne me répondait que par des grognements huileux et des feintes d'attaque. Las de cette infructueuse tentative de communication, je lui assénai un coup de hache dans l'épaule, et le blessai mortellement. Pfiou, la hache c'est vraiment très lourd ! Je la laissai donc sur place et saisis ma petite dague, en tuant les gobelins seuls ou faibles, et en prenant bien soin de laisser les groupes aux autres, notamment au géant qui semblait prendre un malin plaisir à jouer au golf avec ses victimes...

Comme Tremla nous l'avait indiqué sur un plan la veille, nous nous sommes divisés en trois groupes. Trois passages menaient au centre du niveau sur lequel seraient établis les gobelins.

Notre petit groupe avait la mission la plus importante, bien qu'ils ne nous l'avaient pas annoncé. En effet nous avions un étrange objet à la traîne. Nous finirions par arriver par la droite d'une grande grotte alors les 2 autres groupes arriveraient par le centre à la gauche.

Notre petit groupe de sauveurs de l'humanité marchait avec plus de 300 nains. Ceux nous accompagnant étaient des tueurs, garde d'élite du roi. Nous avions aussi deux bataillons de soldats nains venant de d'autres cités en visite à Karak-Kadrin. Une cinquantaine de mineurs ainsi que plusieurs dizaines de tueurs nains fermaient la marche. Juste devant eux, une poignée d'étranges vieux nains à la barbe taillées bizarrement entourait la mystérieuse chose métallique sur roues.

"Me battre en compagnie de mineurs, c'est une honte." murmura le gars avec l'éternel capuchon.

"Tous les nains sont des soldats. Un coup de pioche dans le ventre fait autant de dégâts qu'un coup d'épée. Et en cas de problème, je suis sûr que tu seras très heureux d'avoir des mineurs avec nous." dis-je en regardant le plafond.

Je me tournai vers Tremla qui marchait à nos côtés.

"Tant qu'à sortir vos joujoux, vous auriez pu utiliser votre enclume."

"Non... Si on perd cette bataille et que les peaux-vertes décident d'en profiter pour remonter vers les étages supérieurs, l'enclume sera la seule chose qui pourra les ralentir avant l'arrivée de renforts."

"Tu comprends ce qu'ils disent?" demanda le chevalier.

"Non, et je suppose que c'est préférable de ne pas le savoir." répondit SirXenon.

J'avais demandé à Ours de rester en haut, en cas de problème de notre part justement... Il aurait été très précieux pour la bataille mais la sécurité de Mirane me préoccupait encore plus.

Après une descente très silencieuse, nous étions à la fin de notre tunnel. J'évoquai trois loups, ce qui surprit bien des soldats m'entourant mais ils se gardèrent bien de pousser des cris. J'invoquai aussi une vigne de vie. Elle se nourrirait de tous les cadavres gobelins et redistribuerait l'énergie accumulée à nos alliés.

Avant que nous ne puissions donner le subtil signal de notre présence aux deux autres groupes qui devaient arrivés avant nous, une nuée noire s'avança rapidement vers nous. Une sentinelle avait dû repérer notre groupe.

"L'ennemi arrive!" scanda Tremla.

La subtilité n'étant plus de mise, les nains se mirent à crier des chants de guerre tout en frappant leurs bouclier au sol.

Avant même que le premier coup ne fut porté, le bizarre pas vraiment mort-vivant au capuchon lança un sort terrifiant. Toute une zone de gobelins tombèrent raides morts, la peau desséchée sur les os, avant qu'une pluie de glaçons gros comme un homme ne tombe sur les lignes ennemies.

Le capuchonné se laissa tombé sur le sol, vidé de son énergie vitale. Efficace comme magie mais maintenant il ne nous serait plus utile avant un bon moment. Enfin...

La bataille en tant que tel débuta.

Les hordes de gobelins nous tombèrent dessus alors que nous sortions du passage. Je m'étais métamorphosé en ours et j'assenais de grands coups de pattes aux gobelins qui faisaient des vols planés sur leurs congénères.

Des cris de guerre, des coups d'armes diverses ainsi que des bruits de chair tranchée remplissait la grotte, et leurs échos n'étaient pas moins effroyables.

Nous reculions devant leur nombre lorsque les deux autres groupes sortirent de leur cachette, prenant les peaux-verts à revers. Deux flancs de l'armée gobelines étaient décimées laissant de grandes brèches dans leurs rangs. Nous étions toujours submergés mais nous voyions enfin la fin des multitudes se déversant vers nous, des lignes entières de gobelins se devant de se replier pour combler les vides créés par les deux groupes de nains imprévus.

Malgré un départ précipitée, la bataille se déroulait comme prévue. Les gobelins ne s'attendaient pas à être attaqué sur trois fronts et, toutes leurs forces convergeant vers notre groupe, n'offraient que très peu de résistances aux nains créant de vrais fossés parmi eux.

C'était aussi dans le plan mais beaucoup moins réjouissant. Des archers gobelins commencèrent à nous tirer dessus. Mon épaisse fourrure et ma peau de vieil ours m'évitèrent d'y laisser la vie sous une pluie de flèches, sans compter les coups de lances que je prenais sans arrêts. Mon pelage devait être rougi par le sang en bien des endroits mais je m'en sortais plutôt bien, mes griffes et mes dents causant une panique chez les gobelins qui ne pouvaient reculer, talonnés par d'autres gobelins.

Les magiciens de notre groupe s'occupèrent de cette nouvelle menace, ainsi que des nains armés de puissantes arbalètes pouvant tirer sur les centaines d'archers parsemés aux quatre coins des hauteurs de cette étage. Les courts arcs gobelins, malgré l'avantage de la hauteur, n'étaient pas en mesure d'atteindre les nains armés à distance.

J'aperçus Kyorn prendre son envol et peu après nous entendions des cris de gobelins qui tombaient lourdement sur le sol.

J'avais prévenu mes compagnons de bien se tenir sur ma gauche et de jamais, mais jamais, ne s'aventurer au-delà de moi. Les nains savaient bien porter l'oreille aux bruits d'avertissement émis par cet engin, mais nous non. Ils comprirent pourquoi de façon bien cruelle et possiblement traumatisante, cependant cela leur sauva la vie.

Notre étrange chariot sur roues que des nains avaient tirés et poussés tout au long de la descente était prêt. Des maîtres-ingénieurs nains, toujours tapis dans l'embouchure du passage, s'affairaient calmement.

Du dit engin sorti une flamme intense de plusieurs dizaines de mètres, calcinant tout sur son passage. L'air empestait la chair brûlée. Et le plus terrible, c'est que cette flamme continuait. Pendant plusieurs secondes, qui semblaient une éternité, je sentis une horrible chaleur. Je ne regardais pas. Oh non. J'avais vu assez d'horreur dans ma vie et j'étais sur le point d'en voir encore. Je détestais les gobelins mais pas de là à vouloir en voir une centaines brûlés vifs. Mais rien ne pouvait m'empêcher de les entendre hurler de douleur.

Puis la feu s'arrêta. Une immense ligne de corps fumants et de lance en cendre s'offrait non loin de moi. Je tournai vers la droite et chargeai les gobelins paniqués qui se faisaient marcher dessus par les autres peaux-vertes qui avaient été assez rapides ou chanceuses pour s'éloigner à tant du jet de tir.

Je vis l'horreur dans les yeux de mes compagnons que je croisai du regard mais je n'avais pas le temps de les réconforter. Ils venaient de faire connaissance avec les canons à flammes des ingénieurs nains. Ces derniers préparaient une nouvelle déflagration. Les gobelins affolés ne pensaient même pas à le détruire et s'ils changeaient d'idée j'étais bien placé pour les en empêcher.

J'ai été désigné pour faire parti du groupe de Montery. Etrange coincidence que de me retrouver avec Sir Xenon et ce druide, m'enfin ca ne peut pas etre désagréable que de se battre avec ses anciens compagnons contre ces vermines. Pendant que Montery assomait et déchiquetait ses adversaires, je décidai de m'éloigner un peu du groupe, je ne veux pas que mes anciens amis me voient oeuvrer, ils pourraient reconnaitre mon style de combat, surtout Sir Xenon avec qui je me suis souvent battu en duo. Je m'écartai donc lentement mais surement de mes amis, en gardant une distance raisonnable avec eux, car je ne peux tout de meme pas me battre à un contre mille, puis je dégainai ma nouvelle épée...

L'ennemi n'était pas disposé à me laisser me préparer, deux goblins chargèrent sur moi, armé de lances, leurs attaques n'étaient pas très rapides, mais elles étaient néanmoins puissantes et précises, j'esquivai sans trop de difficulté un premier coup, puis un second. Je tentai une attaque sur l'un de mes deux adversaires quand un dernier goblin bloqua mon attaque provoquant une faille dans ma défense. L'un des goblins en profita pour charger dans ma direction, d'un saut rapide en arriere, j'esquivai l'attaque et frappa mon adversaire à la tete. Il ne se relevera pas.. J'enchainai rapidement mes mouvements pour ne pas laisser l'ennemi m'attaquer, et j'en empalai un second, mais le temps de retirer mon épée du corps du gobelin, le troisième s'élanca vers moi. Je prenai le corps du gobelin comme un bouclier pour parer le coup et je donnai un coup de pied à mon assaillant qui se retrouva au sol, enfin un coup d'épée eu raison de lui. Au loin j'entendis un cri, on me demandait de m'écarter. Quelle blague, quand on est encerclé par nos adversaires.. Et j'apercu au loin la machine des nains qui s'apprétait à faire feu. Convaincu par la premiere attaque, je détalai rapidement en tuant les adversaires qui me baraient la route et la machine des nains fit à nouveau un massacre.

Cette fois, la confusion qui régnait chez les gobelins se dissipa. Les failles qui avaient étaient créées dans leur défense n'était plus et ils étaient fermement décidé à détruire la machine infernale qui leur causait tant de pertes. Comprenant ceci, je décidai de me diriger vers la machine où Montery était déjà, fermement décidé à barrer la route à quiconque tentera de s'approcher de cette monstrueuse arme de guerre.

Le combat débute à peine...

Le dernier gobelin qui avait réussi à passer derrière moi finit par périr à son tour. Ma belle épée Tesla resplendissait de son reflet bleuté et dégoulinait du sang putride des créatures. Voila des années qu'elle n'a pas servi, mais elle est toujours aussi efficace dans les combats...
Les autres s'étaient repliés près de la machine de guerre des nains, pour la défendre tout en évitant qu'elle nous brûle vif. J'étais physiquement en forme, mais mes réflexes au combat n'étaient plus les mêmes. J'aurai besoin d'entraînement régulier pour retrouver un style convenable, même s'il n'égalerait jamais celui qui m'avait permis de rester en vie pendant nos quêtes antérieures.
J'étais beaucoup plus ciblé sur la défense, pour éviter de me découvrir, et tenter de trouver les points faibles de l'ennemi. Il faut dire que l'endroit et le nombre d'adversaires ne permettaient pas les raids offensifs, car si l'on se découvrait trop un gobelin pouvait nous surprendre instantanément par derrière.
Je n'avais pas vraiment eu le temps d'examiner le combat de mes nouveaux compagnons de route. Tout ce que je voyais c'était qu'on avait été drôlement efficace. Le plan de se diviser en trois avait fait très mal aux lignes ennemies, tout comme l'étonnant mage et la machine des nains. Je distinguai mal le bout du tunnel, mais on aurait pu croire que nous étions à peu près le même nombre dans les deux camps. Ce qui était sûr, c'est que nous avions largement l'avantage tactique. Les gobelins n'étaient pas très solides, malgré leur laideur et leur supériorité, et n'avait aucun sens de la stratégie militaire, contrairement à ce que je m'attendais. Quant aux nains, ils semblaient littéralement survoltés, peut-être dans l'idée pressante de venger leurs chefs-cousins de Tremla...

Ma Polgaraa était restée en retrait, derrière les mages et arbalétriers, et avait précisé au groupe qu'elle ne combattrait que si cela devenait réellement essentielle. Je n'étais pas serein du fait qu'elle soit avec nous, mais je préférai largement qu'elle soit près de moi, même sur un champ de bataille, plutôt que seule et enceinte dans notre ancien logis. Il pouvait se passer n'importe quoi, et même si j'avais confiance en elle et savait qu'elle se défendait à merveille, si une bande de truands sanguinaires venaient à la rencontrer...
Elle avait également parlé de ses talents de guérisseuse, et avait lourdement insisté pour que quiconque qui se trouvait blessé, ne serait-ce qu'une entaille, vienne la voir au plus vite pour éviter de s'affaiblir dangereusement. J'avais approuvé cette belle déclaration, mais avec un scepticisme que j'avais tenté de masquer. La plupart des guerriers qui nous accompagnaient avaient l'air aussi sereins que sûrs d'eux, et je voyais mal l'un d'entre eux quitter le champ de bataille pour venir se faire soigner, qui plus est par une femme enceinte. Surtout que c'était notre premier combat ensemble, et que chacun voulait montrer sa puissance...

Après un quatrième raid de la machine infernale des nains, les gobelins n'eurent plus qu'une idée, la détruire. Il semblait tous d'accord, et la désorganisation totale régnait chez eux. Les deux autres groupes de nains, quant à eux, n'avaient plus qu'à avancer tranquillement vers nous, plus personne ne s'intéressait à eux. C'était vers nous, et surtout vers la machine, que les gobelins se dirigeaient, et aucune chose ne semblait les faire changer d'avis, même le fait que cette stratégie les rendait encore plus vulnérable.
Il nous fallut tenir fortement pour éviter d'être débordés. Les arbalétriers et les mages ne pouvaient nous aider, car ils auraient risqué de nous abattre également. Ils tentaient donc de décimer les archers ennemis, ce qu'il faisait d'ailleurs particulièrement bien.

Les ingénieurs nains commençaient à hésiter sur le fait de tenter une cinquième attaque avec la machine ou s'enfuir. La deuxième solution était particulièrement risquée, car nous commencions à être un peu submergés. Heureusement que les autres nains réduisaient les rangs adverses assez rapidement, et il fallait espérer qu'ils réussissent malgré leurs pertes à nous rejoindre pour défendre la machine.
Tremla donna alors l'ordre aux ingénieurs de remonter d'un étage, et d'abandonner la machine. Et il eut raison. Car quelques minutes plus tard deux gobelins réussirent à abattre quelques nains à ma gauche et commencèrent à détruire un côté de l'engin de feu. D'autres nains s'empressèrent de quitter leurs postes pour tuer les deux aggresseurs, mais ce ne fut que partie remise, car d'autres gobelins arrivèrent à la machine sur ma droite. Tremla nous intimma alors de reculer et d'abandonner à notre tour le chariot roulant. Les gobelins encore vivants se ruèrent dessus...Et nous constatâmes alors que les trois groupes réunis, nous étions plus nombreux qu'eux ! La bataille était quasiment gagnée, même si nous avions perdu ce précieux lanceur de flammes.

Nous encerclâmes alors les gobelins vivants, et leur nombre diminua très rapidement. Finalement, même si quelques uns avaient dû s'enfuir au cours du combat, nous fûmes logiquement vainqueurs. La stratégie des nains avait fonctionné à la perfection, ce qui confirmait qu'en plus d'être de redoutables tueurs, ils connaissaient parfaitement leurs ennemis. Notre quête hélas ne sera pas aussi facile, puisque nous ne savons pas réellement ce à quoi nous serons opposés...
Quoi que facile n'était pas le bon mot. En effet, un grand nombre de nains avait péri dans ces souterrains. Certes, pour la plupart, c'était le but recherché, comme nous l'avait expliqué Montery le Druide. Mais les pertes étaient lourdes, et je pense que moi d'un quart du groupe initial restait encore plus ou moins debout, presque tous blessés. Un énorme tas de gobelins gisaient le sol et parfois même les murs de l'endroit, du sang, des armes et des restes calcinés de corps qui avaient dû se battre à un moment. Des nains gisaient également, parfois au milieu même d'un tas de gobelins. Beaucoup de blessés se tenaient allongés ou accroupis à droite et à gauche, que les survivants tentaient de relever pour quitter au plus vite cet endroit maudit. Car le pire, c'était l'odeur. En général, ce qu'on peut sentir dans un souterrain n'est pas des plus agréable, qui plus est quand ce dernier est habité par des gobelins. Quand en plus des gens y sont morts, ça devient nettement moins supportable. Mais ce qui rendait les lieux totalement irrespirables, c'était cette fameuse odeur de chair brûlée. On avait envie de fuir aussitôt, et il avait fallu être fort durant la bataille pour oublier cela...


Nous étions en pleine après-midi, ce qui signifiait qu'on avait dû se battre durant une dizaine d'heures.
Nous remontâmes les blessés tant bien que mal, en évitant au possible de faire plusieurs allers et retours. En effet, rien que de passer la tête par l'entrée des étages inférieurs était insupportable. Dans notre groupe, seuls le costeau qui devait s'appeler Darek et la femme aux allures désagréables n'étaient pas touchés. Nous étions tous un peu affaiblis, avec des entailles à certains endroit, voire pour au moins Andrethel quelquechose de cassé. Personnellement j'avais reçu une dague ou quelquechose du genre dans l'épaule, et ce qui était le plus important était désormais de retirer le poison qui s'y trouvait, car la plupart des gobelins avaient des armes empoisonnées. Enfin, cela semblait plus grave pour l'autre chevalier nommé Ulbreck, et une jolie demoiselle, qui n'étaient que peu conscient. Quant au mage encapuchonné qui avait fait un joli sort au départ, il semblait vidé de toute force, mais j'imagine que du repos lui fera le plus grand bien.
Finalement, il fut convenu que Polgaraa et Aurica, l'amie de Kyorn, s'occuperait des blessés de notre groupe, car les soigneurs nains avaient déjà beaucoup à faire avec ceux de leur peuple. Tremla annonça qu'il ferait le soir un grand discours auquel nous étions tous comblés, et qu'un grand banquet en l'honneur de la victoire serait donné le lendemain soir. Cela serait pour nous le dernier avant le vrai départ de notre quête. De notre côté, une réunion pour terminer les préparatifs serait tenus durant l'après-midi avant le banquet, histoire que nous soyons tout d'accord sur la marche à suivre, et peut-être de commenter un peu le premier combat plus ou moins ensemble. Montery conseilla ouvertement à tout le monde de se reposer au maximum pour récupérer de ses blessures, d'assister au discours de Tremla, et de bien dormir ensuite, car c'était la meilleure nuit que l'on aurait avant un moment. En effet, la nuit suivant serait à la suite d'une fête probablement bien arrosée, et nous partirions d'ici peu de temps, car il fallait se presser. Après ces belles paroles du druide, tous les valides et inoccupés partirent dans des directions différentes, pour se reposer du combat délicat que l'on venait de subir...

Ma dulcinée s'étant mise au service des blessés, je me retrouvai seul. Cela faisait un grand moment que cela ne m'était pas arrivé. Je décidai de m'étendre dans notre chambre un moment, où je ne tardai pas à plonger dans un sommeil réparateur...
A mon réveil, le jour commençait déjà à décliner. Une rapide promenade dehorsm'appris que j'avais encore une heure avant le fameux discours de Tremla. Une heure que je consacrai à m'asseoir dans un coin tranquille de la ville, ce qui me permit de réfléchir un temps. Ce combat avait été délicat pour moi intérieurement. Comment aurait-il pu en être autrement ? Durant le dernier combat que j'avais mené, j'avais vu Sauron, un ancien ami, tomber, et entraîner dans sa chute mon grand ami Dardomez et sa femme. J'avais revécu cette scène en rêve pendant des années. Tous les souvenirs que j'avais de toute ces quêtes étaient particulièrement douloureux, et voila que j'étais reparti dans une aventure dont la fin n'était pas écrite. Seuls Montery et Polgaraa peuvent le comprendre ici. Et encore, je ne suis pas sûr qu'ils ressentent la même chose que moi. Ma douce Pol a toujours été enjouée et n'a jamais reparlé de ce sujet, quant à Montery ce grand solitaire n'a pas pleuré la mort de plus de la moitié du groupe.
Je sais que jamais je n'aurai pu changé quelquechose au destin qui a attendu mes anciens compagnons, mais le fait de perdre tant de connaissances en peu de temps a durci mon coeur. Si je l'ai laissé grand ouvert pour mes rares amis encore vivant, je me suis promis de ne plus m'attacher comme j'ai pu le faire. Il est hors de question de revivre ce que j'ai vécu...
Ces premières sensations passées, je pense que les autres combats vont se passer de la meilleure des façons. Si je me remets sérieusement au travail, je pourrais retrouver un niveau convenable, bien que j'ai continué l'entraînement physique pendant toutes ces années. Je n'aurai jamais pensé que je me battrai à nouveau...

La seule personne qui pouvait traîner dans ce coin à l'écart de tout le monde passa non loin de moi, puis finit par m'apercevoir. Le fameux druide Montery s'assit un moment, l'air à la fois préoccupé et pas à sa place...
"Toujours pas à l'aise dans une ville, Monty ?
-Toujours pas..."

Je restai un moment sans partir sur une nouvelle question, parce que je ne savais pas ce qu'il avait en tête. Ca faisait un bon moment que je ne m'étais pas retrouvé seul en sa compagnie. On ne vivait pas à côté l'un de l'autre, et puis on avait nos vies. Mais rapidement j'avais retrouvé une sorte de complicité. Durant la réception qui avait précédé le combat, alors que tous les autres faisaient la fête en buvant et mangeant beaucoup, nous avions tranquillement discuté avec Tremla.
Mais je savais qu'il détestait les villes, et que le combat l'avait peut-être autant remué que moi. Après tout, on n'avait pas forcément besoin de discussion pour le moment...
Et je suppose que le discours de Tremla ne va pas tarder...

Nous ne sommes qu'au début de l'aventure...Mais je n'ai jamais eu si hâte à la fin...

On ne s'en était pas trop mal tiré.

Il y avait eu de grandes pertes mais c'était prévisible. Et étonnamment tout le monde du groupe de sauveurs de l'humanité s'en étaient sortis. C'était déjà ça de pris.

Dommage pour les nains d'avoir perdu le canon. Ce genre de construction prend des mois à bâtir, et le savoir des maître-ingénieurs ne cesse d'augmenter alors que celui des maîtres-runes diminuent de générations en générations, les vieux nains refusant de transmettre l'intégralité de leur savoir à un apprenti n'en étant pas digne.

J'étais entrain de bavarder tranquillement avec SirXenon lorsque Tremla vint vers nous avec une dizaine de membres de sa garde royal.

"Bouge tes fesses, vieux druide. On n'a pas fini le boulot."

"De quoi tu parles encore? J'ai dû massacrer une centaine de gobelins et ça te suffit pas."

"Pff tu en assommais la plupart, tu les achevais pas."

"Tu dis ce que tu veux ou tu veux vraiment qu'on parle de philosophie de combat?"

"Tu suis. Ça en vaut la peine. Voulez-vous nous accompagnez SirXenon?"

"Polgara est occupée en ce moment alors je n'ai pas vraiment mieux à faire."

Nous redescendîmes dans les profondeurs de Karak-Kadrin. Bien que nous n'avons pas employé le même chemin nous sommes retombés sur le lieu du combat. L'odeur de chair calcinée n'avait pas diminuée.

"Ça fait un moment qu'on marche... Vous serez en retard pour votre discours."

"Pour être en retard ça je le serai. Mais ils ont de la bière, ils n'ont pas à se plaindre."

Nous étions maintenant un étage plus bas que le champs de bataille. On remarquait que les gobelins avaient été longtemps maître des lieux. Des artefacts de toutes sortes traînaient un peu partout.

"Ça prendra des mois pour tout remettre en ordre" marmonna le roi aux cheveux oranges.

Nous étions sur nos gardes mais nous n'avons rencontré aucun signe de présence de gobelins vivants.

Deux étages plus bas, nous sommes tombés sur une grande grotte dans laquelle était bâties de nombreuses maisons en pierre. Des cris faibles se faisaient entendre.

"Vous deux suivez-moi. Mes gardes vont faire taire ces peaux-vertes."

SirXenon et moi avons donc suivi Tremla jusqu'à un petit temple.

Plusieurs pioches et pelles étaient présentes. On y remarquait de petites fissures dans les mûrs, ce qui fit ricaner le nain tueur.

"Ah ah je parie que ça leur a pris des semaines pour entailler le roc. Ils auraient passé des générations à piocher avant de comprendre."

"J'en déduis qu'ils cherchaient quelque chose." supposa SirXenon.

"Oui, suivez-moi."

Tremla se plaça dans un coin du temple et prononça une courte incantation en langue naine. Une trappe apparût sur le plancher. Il l'ouvrit et nous descendîmes dans le sous-sol du temple.

Des robes et des objets de cultes étaient disposés sur des étagères. La pièce était vraiment basse. SirXenon et moi étions pliés en deux en attendant que Tremla nous explique où il voulait en venir.

"Tout est intact, soupira-t-il. Je m'en doutais mais je voulais en être sûr. Regardez bien ça, humains."

Il s'approcha d'un mûr et se mit à tracer des runes sur le roc. Il fit deux pas en arrière avant qu'un grondement sourd résonna. La pierre grinçait sous l'effort du mécanisme.

Ce n'était pas une armurerie qui se cachait derrière cette ouverture secrète. Ni le trésor royal. On aurait dit un petit village, un peu comme celui dans lequel nous étions. Mais il n'y avait pas de pénombre ou de roc gris. Tout était fait en or, en joaillerie et en métaux précieux. Nous visitâmes cet incroyable lieu. Les maisons étaient faites d'or et d'argent. Des diamants ornaient les portes alors que tous les meubles étaient fait de cuivre.

Des pierres précieuses de toutes sortes avaient été travaillés pour faire des fenêtres qui laissaient passer la lumière. D'impressionnants vitraux avaient aussi été découpés.

Des allées de marbre connectaient les bâtiments. Une place centrale étaient ornées d'une immense statue multicolore et de plus modestes qui n'en étaient pas moins resplendissantes.

"Chaque génération de nains de Karak-Kadrin laisse son empreinte ici. Ceci est la plus grande fierté de mon peuple."

"Vous avez jamais pensé à acheter tous les royaumes humains?" demandais-je avec ironie. Je devais cependant avouer que l’utilisation de ces pierres pour lesquelles des peuples se font la guerre pendant des années était sublime.

"Si bien sûr, mais après, qu'est-ce que tu veux qu'on fasse du reste?"

"Quinze - Zéro pour Tremla." murmura SirXenon toujours sous le charme de cet endroit.

"Ah non, tu vas pas commencer à compter les points toi aussi. Mon épouse a de mauvaises influences sur ceux qu'elle rencontre."

"C'est quoi cette histoire de points?" demanda Tremla, intéressé.

"Je vous expliquera dès que ce grincheux aura le dos tourné, votre Majesté."

Nous sortîmes de la cité de pierres et de métaux inestimables. Les deux entrées secrètes disparurent après notre passage.

Les gardes de Tremla étaient entrain de fortifier l'autre issue de cette caverne.

"Il y avait des nouveaux-nés un peu partout, Roi Tremla." raconta un des gardes.

"Ils ont osé faire ça ici?! Je ne veux plus voir la moindre trace de leur présence ici!" rugit le-dit roi.

"Ça sera fait votre Majesté." répondit le garde, pas très sûr de lui devant la corvée qui l'attendait.

"Mais non, c'est l'énervement... Déjà que vous allez manquez une bonne fête pour sécuriser cet étage. Je vais donner ordre qu'on vous relève dans 6 heures. La fête ne sera pas finie."

"Ça doit être ennuyeux d'être roi... On doit ordonner à ses sujets de ne pas se saouler trop fortement." dis-je.

"Je n'ose pas imaginer ce que ça serait si ce souverain avait des nains comme sujets!" s'écria SirXenon, avec un grand sourire.

"Alors là on pourrait s'attendre à une vraie révolte." lui répondis-je sur le même ton.

"Remontons, je crois bien que faire un discours sera encore mieux que vous entendre. Et les dieux savent que je hais les discours!" se lamenta Tremla en levant les yeux au ciel.

Le combat fut assez vite achevé.. Une dizaine d'heures suffit à venir à bout de nos opposants désorganisés. Si l'on pouvait etre fier de ce combat joliement mené, on ne pouvait que s'attrister devant les pertes de nos amis les nains. Au moins, les héros qui composent notre groupe sont toujours au meme nombre, meme si quelques uns d'entre nous sont blessés, les "dégats" restent miniment chez nous et la plupart des membres de notre groupe sont simplement partis dans leurs appartements se reposaient apres que Polgaraa se soient occupé d'eux..

Je ne me réjouis pas à l'idée que Polgara s'occupe de moi. Apres tout, elle me connait, elle pourrait me reconnaitre, je la soupconne déjà de nourrir quelques idées sur mon identité. Mais ca.. Elle ne me laissera pas le percevoir dans ses yeux, elle a trop fort caractere pour qu'on ne puisse la dévisager aussi facilement. Tout en pensant à cela, je ne m'apercu meme pas qu'elle s'approchait de moi pour constater de mes blessures.
- "Et bien, c'est ton tour mon grand!" dit elle en souriant.
- "Ne me traites pas comme si j'étais encore un enfant..'"
- "Susceptible avec tout ca!"
- "Et bien, pas vraiment."
- "Notre derniere discussion fut courte si tu te souviens bien, peut etre aurais je l'occasion de faire plus ample connaissance cette fois"
- "Il vaut mieux pour vous que vous ne sachiez rien."
- "Oh.."
Tout en discutant, elle scrutait les différentes parties de mon corps blessées. En réalité, je n'avais que des égratinures, aucunes blessures profondes, j'étais juste un peu fatigué.
- "Vous n'avez que des blessures superficielles.. Reposez vous tout simplement et ca ira mieux" reprit elle, toujours avec son large sourrire.
Je la remerciai et décidait de partir dans mes appartements moi aussi me reposer avant le discours de Tremla.
- "Une derniere chose! J'adore votre style de combat.." ajouta t elle.
Sur cette derniere reflexion je ne me retournai pas. Pourquoi m'avoir dit cela? Raa, le fait qu'elle nourrisse des soupcons sur moi est plus que vérifié à présent, j'espere qu'elle n'en touchera pas mot à Sir Xenon, mais la connaissant, elle le fera.. Bonne ou mauvaise idée, qui sait.. Comme je l'ai dit précédement, je ne prefere plus m'attacher comme j'ai pu le faire dans le passé. S'attacher à des gens que l'on peut perdre à tout comment.. Pff qu'y a t il d'humain dans le fait de faire la guerre? La guerre peut nous arracher des amis en une fraction de seconde.. Nous perdons notre humanité en nous entretuant et à cela, nous essayons de trouver une cause, un moyen de nous justifier.. Mais si l'on peut chercher des excuses à faire la guerre, rien ne peut justifier la douleur due à la perte d'un ami..
D'ailleurs en parlant de style de combat.. Sir Xenon se bat toujours avec une élégance qu'il est le seul à posséder, mais il s'est un peu relaché.. J'ai hate de voir les prouesses de mon ami au combat.. Et moi je devrai dissimuler mon style un peu plus, ce qui n'est pas chose aisée, si je ne veux pas qu'il me reconnaisse. Mais il me reconnaitra, je le sais bien.. Apres tout, nous sommes freres maintenant.

J'avais mal. un gobelin un peu plus costaud que les autres m'avait donné un sale coup au bras vers la fin de la bataille. Il faut dire, 10 heures de combat, c'est pas tous les jours que ça arrive ! Forcément, on se lasse et on perd son attention au bout d'un moment. J'attendais non sans difficulté à contenir ma douleur que celle qui s'appelle Polgaraa s'occupe de moi. Elle avait dit qu'elle commencerait par les plus salement blessés, mais la voila qu'elle s'occupait du grand sombre en cape blanche. Et moi alors ? On m'oublie ? J'ai mal en plus ! Après avoir donné à son patient une ultime phrase du genre "j'aime votre style de combat", elle me remarqua en vint vers moi avec empressement et quelques bandages.

"-Mon dieu, depuis combien de temps est-ce que tu attends là?

-euh...longtemps ?

-Tu aurais du m'appeler, personne ne va te manger, maintenant qu'il n'y a plus de gobelins, plaisanta-t-elle.

-Ben...je voulais pas trop m'imposer...

-Enfin, l'important c'est qu'on voie ton bras...qui est cassé je crois bien...

-Cassé ? Mais j'ai perdu aucun morceau moi !

-bêta, je parle de l'os !"

j'avais donc un os cassé ? c'est donc ça la douleur qu'on a quand on se casse un os ? Je me répète, mais ça a été une journée vraiment très chargée...première fois que je vois des gobelins, que j'en tue, que je me bats aussi longtemps, que je me sers d'un arbalète, que je vois des nains combattre, que je me casse quelque-chose...

-Et...ça va mettre combien de temps pour guérir ?

-Tu as de la chance, c'est pas passé loin du coude...Disons que sans magie, ça prendrait au moins deux mois, heureusement qu'on a de quoi accélérer les choses...

-alors ?

-Ca dépendra de toi, c'est toi qui as le bras cassé, après tout...Arrête de bouger, sinon j'arriverai pas à t'atteler correctement.

-Mon bras va être bloqué ?

-...c'est une blague ?

-Ben...non...

-Quand on se casse quelque-chose, même avec la meilleure magie du monde il faut quand même immobiliser la fracture un minimum de temps...bon, c'est fini, ça tiendra avant qu'on ne fasse des soins plus ellaborés...

-Bon et bien...merci, je pense que je tiendrai comme ça...

-Une minute, tu n'oublies rien ?

C'est un peu honteusement que je lui rendis une bande volée pendant la conversation. Alors que j' m'appretais à partir, elle m'interpella à nouveau, et c'est un peu plus honteusement que je lui rendis aussi un scalpel, deux sac d'herbes médicinales, une pince, trois autres bandes et un flacon d'alcool médical. Il ne fallait décidément pas prendre Polgara pour une idiote...

Sitôt le repas terminé, je suggérai à SirXenon et Polgara d'aller parler à Tremla. Il était préférable de prendre congé le plus tôt possible car on ne sait jamais combien de temps peut durer ce genre de célébration chez les nains.

Tout notre petit groupe suivit Tremla dans une pièce à l'écart.

"Et bien, s'exprima le roi, je vous remercie du fond du coeur de votre aide. Les peaux-vertes ne s'attendaient sûrement pas à voir débarquer un détachement de combattants aussi hétérogène que vous."

"Nous sommes ravis d'avoir pu apporter la sécurité à votre royaume, déclara le dénommé Ulbreck. Que des années de paix et de tranquillité vous aident à oublier ces sombres heures."

"Ça je crois pas... Les peaux-vertes ne causent plus un problème immédiat mais il reste les Skavens."

"Les Skavens? Qu'est-ce?"

"Des espèces de rats humanoïdes. Ils sont capables de marcher sur leurs pattes arrières mais pour courir ils n'y parviennent pas. En plus de leurs dents et de leurs griffes, ils ont acquis une certaine maîtrise du travail du métal. Rien de bien raffiné mais une lame reste une lame. Les humains sont encore plus doués qu'eux en métallurgie..."

"Quelles monstrueuses créatures!" fit l'adolescente aux cheveux ridicules.

"Heureusement on n'en entend pas souvent parler. Ils se battaient aussi avec les gobelins. Mais leur plus grande faiblesse c'est qu'ils vivent en bandes. Ils passent le plus clair de leurs temps à se frapper les uns les autres. Tant qu'il n'y aura pas un chef de bande qui prendra le dessus de façon décisive, tout ira bien. On descend parfois pour exterminer un clan trop près de nos position. On n'a encore vu aucun autre groupe leur prêter main forte."

Le halfling ne put pas se retenir plus longtemps."S'il y a un problème on reviendra vous aider. Et ils seront fait comme des rats! Ahhahahahahah"

"Alors où irez-vous maintenant?" demanda le roi de Karak-Kadrin.

"Je suppose que cette sibylle viendra nous le dire très bientôt..."

En effet, quelques instants plus tard, la silhouette de la sibylle nous apparaissait.

"Grande est la joie dans les Cieux. Vous avez prouvé votre valeur au combat au-delà de toute attente et récompensés vous serez de cet acte. Sachez toutefois que votre quête est déjà entamée car en ce lieu se trouve le deuxième objet du set divin. La casque de Baragor, premier roi de la cité des nains tueurs."

"Et bien je crois qu’ils l’ont amplement mérité. J’espère cependant qu’ils pourront nous la ramener après. On ne va pas la contempler bien souvent mais tout de même ça fera un vide de savoir qu’elle n’est plus là."

La sibylle eut l’un de ses énigmatiques sourires.

"S’ils sortent vainqueurs de l’issue du combat, ton héritage te sera rendu, grand tueur. Sache toutefois que ton rôle n’est pas encore accompli."

"Quoi?! Ne me dîtes pas que je devrai suivre ce groupe de zigotos."

Cependant, quelque chose me disait que ça lui plairait d’échapper à son rôle de roi pendant quelques temps...

"Que non point, grand tueur. Cet événement se produira après leur quête."

"Alors c’est qu’ils gagneront, supposa Tremla. Sans ça il n’y aura plus rien à y faire de toute façon."

"Sache que bien des événements sont à ce point immuables que la fin de l'univers ne saurait les arrêter. Ce n'est pas une fusion entre deux réalités qui pourrait arrêter ce qui t'attend."

"Alors qu'est-ce qui m'arrivera?"

"Je ne peux te le révéler. L'heure n'est pas venue."

"Tu devrais t'habituer à ce genre de réponse, dis-je à mon ami. Elle parle toujours par charabia et ne répond jamais quand on lui pose une question."

C'est Polgara qui changea le sujet de la conversation.

"Où devons-nous maintenant aller, sainte sibylle?"

"Andrethel, mène tes compagnons là où se trouve ta demeure. Vous y découvrirez ce qu'est le prochains artefact et son emplacement."

Le jeune humain, toujours aussi pertubable lors de signes qu'il croit divin, se laissa tomber sur les gens en jurant à la sibylle qu'il obéirait.

"Pouvons-nous partir dès maintenant?" demanda Polgara.

"Tu ne les accompagneras point, douce Polgara."

"Quoi?!?!?!"

"Si tu te décidais à suivre tes compagnons, alors il est certain que ton enfant ne verra point le jour."

"Pourquoi ces menaces?!"

"Ce ne sont des menaces. Tu gardes ton libre-arbitre mais je t'annonce ce qui se produira s'il advient que tu poursuives la quête à leur côté."

Polgara était au bord des larmes...

"Pourquoi l'avoir contacté en ce cas? Pourquoi lui avoir dit de venir? Car vous saviez que je ne partirais pas sans elle?" éclata SirXenon, qui semblait avoir de petits différents qui m'étaient inconnus avec la sibylle.

"Que non point, SirXenon. En vérité son rôle est primordial dans cette quête. Mais le moment n'est pas arrivé. Je me contente de vous éviter à ton épouse et toi une irrémédiable perte."

Polgara pleurait maintenant à chaudes larmes. SirXenon fit un pas vers elle mais Mirane s'interposa. Elle lui lança un de ses regards qui en disaient plus que dix minutes de conversation. J'ignore comment elle réussit ce coup-là. Enfin, ma Mirane s'éloigna avec Polgara inconsolable.

"Avez-vous d'autres surprises de ce genre à nous annoncer?" demanda la femme qui me tombait sur les nerfs mais qui avait raison sur ce point.

"Il m'attriste de constater que vous me considérer votre ennemie. Je ne suis que le messager de forces supérieures. Il ne m'est donné de dire ce qu'il m'est interdit de divulguer. Sachez que vous devez maintenant vous hâter, car l'événement déclencheur de cette joute est la réunion des deux premiers items. Une fois le casque de Baragor en présence de la SoulReaver, toutes les pièces auront amorcé leur avance et le temps vous sera alors compter."

"Que faire de la SoulReaver si Polgara ne vient pas?" demanda le silencieux Meinarth.

"Elle ne vous sera d'aucune utilité tant que Polgara ne sera avec vous. Si elle accepte le fait qu'elle ne doit poursuivre, je te demande, ô roi, de mettre cette puissante épée en un endroit sûr là où ni nain ni autre créature ne serait en tentation de la toucher. Seule Polgara doit y avoir accès."

"Ça sera fait. Ça fera de quoi réfléchir aux maîtres des runes. Ça fait un bail qu'ils n'ont pas eu de nouveaux sujets d'étude."


"Le temps qui m'était accordé tire à sa fin. Suivez Andrethel et vous saurez que faire."

Sur ce la sibylle disparut comme elle était arrivée.

"Et bien, on voit pas ça tous les jours." fit Tremla.

"Personnellement je m'en passerais. En plus des devinettes, elle nous fait courir comme des petits chiens un peu partout."

"Je crois qu'il est temps de commencer la partie, comme elle dit, fit Navok. Il nous faudrait ce casque, roi Tremla."

C'est à ce moment qu'un garde se présenta timidement dans la pièce.

"Du service ici, dîtes donc! fit Navok"

"Votre majesté. Il y un humain devant la grande porte Est. Il dit qu'il est avec eux."

"La récompense!" fit la jeune fille aux cheveux fous.

"Quoi?"

"Vous vous souvenez? La sibylle a dit que nous avions droit à une récompense."

"Euh, et tu crois que c'est de ça qu'elle parlait?"

"Bien sûr, ça colle parfaitement."

Personnellement je n'étais pas convaincu, mais avec des simagrées comme celles de notre guide aux yeux bandés, je ne croyais pas avoir de certitudes de sitôt.

Polgara et Mirane se pointèrent à ce moment. Rien ne laissait voir que Polgara avait pleuré il y a quelques minutes. Au contraire elle semblait déterminée avec un petit sourire. Je ne su jamais ce que Mirane lui avait dit exactement. Mais il était facile de deviner quel petit jeu elle lui avait proposé...

"Allons messieurs, du travail vous attendent. Et tâchez de pas vous faire tuer, je veux tous vous vous voir vivant lors de nos retrouvailles."

"Tu as donc décidé d’obéir à la sibylle, ma Pol?" demanda SirXenon en la prenant dans ses bras.

"Évidemment. Je ne laisserai jamais arrivé du mal à notre enfant."

SirXenon ouvrit la bouche mais ne dit rien. Je suppose qu'ils auront, avant le départ, une de ces conversations qu'on n'a qu'en privé.

Le roi de Karak-Kadrin prit la parole : "Vous tombez bien dame Polgara. Nous avions justement besoin de vous pour que votre épée et le casque de mon aïeul fassent connaissance."

"Bien sûr, roi Tremla. Oh, au fait, il nous faudra un garde personnel, à Mirane et moi."

"J'en conclus que vous allez rester parmi nous! fit Tremla enthousiaste. Deux des plus merveilleuses femmes de votre race en notre noble cité, ça fera du bien. Mais je ne crois pas qu'un garde personnel soit nécessaire, vous serez en sécurité. De toute façon je ne crois pas que personne n'osera s'opposer à la célèbre Polgara."

"Mais non! fit Polgara avec un petit rire qui me mit la puce à l'oreille. Ce ne sera qu'un prétexte. Il nous faut quelqu'un pour nous nommer toutes les femmes naines que nous croiseront et nous en faire un portrait sommaire. Ça ne serait pas subtil si vous les nommiez toutes une à une en passant devant elles. Bien sûr, de toute manière, nous les rencontrerons toutes en privé par la suite, Mirane et moi, mais je crois que ça nous fera prendre un peu d'avance. Tiens, vous en avez besoin?" fit-elle en désignant le garde qui nous avait avertit de l'arrivée d'un nouveau membre dans le groupe.

"Euh... il aurait à aller annoncer qu'on laisse entrer notre nouvel invité." fit Tremla, à moitié gêné et à moitié furieux contre moi.

"Mon brave, dites au premier nain que vous croisez d'aller ordonner l'ouverture de la porte. Ensuite revenez, nous avons besoin de vous. Quel est votre nom?"

"Gvoraf, ma dame." fit le garde encore plus intimidé par Polgara que par le fait de déranger son roi en privé.

"Enchanté Gvorak. Je me nomme Polgara et voici Mirane. Nous allons passer beaucoup de temps ensemble ces prochains mois. Félicitions, vous avez été nommé Garde Rapproché Officiel des Invités Distingués. Allez, vite!" fit elle avec un grand sourire.

"G.R.O.I.D?" s'exclama Mirane. "Ça sonne très bien. Il a l'air charmant et ce n'est pas un tueur qui voudra se suicider à chaque jour. Et pas nécessairement alcoolique en prime."

"Je n'avais pas pensé à l'abréviation mais maintenant que tu le dis j'avoue que ça serait très joli sur son blason."

Pendant cette joute oratoire destinée à la fois à rassurer SirXenon et à rendre Tremla mal à l'aise, ce dernier me lançait des éclairs du regard.

"Quoi? J'y peux rien moi."

"Déjà que j'ai fait des cauchemars d'avoir ta femme qui allait jouer les entremetteuses, tu l'acoquines avec Polgara!!!"

"J'ai fait ça moi?"

"Oh si."

"Vous m'avez vu acoquiner qui que ce soit?" demandai-je à mes compagnons.

Le nouveau G.R.O.I.D étant revenu, Tremla ordonna qu'on se rende à l'armurerie royale.

"Je vais donner des ordres pendant que je le peux encore... marmonna-t-il. Il y a encore une heure j'étais le roi ici et voilà que deux humaines ont pris le pouvoir sans même lever de rébellion. Elles ont déjà commencé à donner des ordres à mes sujets, créer de nouveaux titres..."

"Rassurez-vous, majesté. D'ici peu il n'y aura plus qu'une femme ici avec plus de pouvoir que vous." fit Mirane alors que nous nous étions mis en route.

"Vous voulez dire quand Polgara repartira?"

"Mais non, répondit-elle, exaspérée. Je parle de la future mariée."

Le casque de Baragor et la SoulReaver se saluèrent en émettant des éclairs de lumière. Nous prîmes le casque, allâmes rencontrer le petit nouveau, dire nos "au revoir" et partirent pour le patelin d' Andrethel qui le décrivait en détail à Ours plutôt qu'à nous.

Nous chevauchions depuis quelques heures. Les montagnes avaient laissé place à une faible végétation et nous nous rapprochions de la route allant vers le sud.

J'étais aux côtés de SirXenon qui semblait morose.

"Quelques temps entre hommes ne nous fera pas de mal. On n'aura pas à subir les remontrances à chaque fois qu'on voudra faire quelque chose d'amusant."

Mais il ne répondit pas. Je savais que contrairement à moi, il n'avait jamais passé de temps sans son épouse. La laisser en un tel moment devait être particulièrement douloureux pour lui.

Plus tard, il réussit finalement à articuler quelques mots.

"Tu l'aimes, n'est-ce pas? Mirane.."

Ça pour de l'inattendu, s'en était. Un terrible sentiment s'empara de moi.

"Évidemment. Pourquoi tu me demandes ça?"

"Rien, laisse tomber." Puis il talonna sa monture pour remonter en tête de peloton.

Il y avait quelque chose qui clochait. Si ce n'était pas SirXenon, j'aurais pu croire qu'il était possédé. Pourtant...

Nous avons monté le campement pour la nuit dans une petite clairière à une centaine de mètre de la route.

"Il va geler, cette nuit." dis-je aux autres.

"T'es sûr? C'est nuageux pourtant."

N'ayant aucune envie d'argumenter, je m'éloignai et me fit un lit de branches de sapin. J'installai ma toile sur de basses branches pour conserver la chaleur de nos corps. Ours approuva mon initiative et s'installa confortablement. Je pris l'espace qui restait et c'est la tête sur une de ses grandes pattes que je m'endormis.

Selon mon habitude, je me levai tôt. Il avait gelé. Ours alla se dégourdir les jambes alors que je démontais mon abri.

Je n'étais pas particulièrement de bonne humeur. Avec le départ de Polgara et le renfrognement de SirXenon, il faudrait un nouveau chef non-officiel. Avec le paquet de petits jeunes qu'on avait sur les bras, il ne restait que Kyorn qui aurait pu faire le travail. Il fallait quelqu'un d'expérience. Seulement, Kyorn n'avait pas et n'avait jamais eu la trempe d'un chef. Sans compter le fait que je ne savais toujours pas comment ses ailes avaient repoussées et ce qu'il faisait au bras d'une adolescente lunatique. Ce n'était pas le genre de choses qui étaient convenables.

Ne restait donc que moi. Je soupirai. Il le fallait. En attendant qu'un des petits jeunes ne se lèvent et prennent sa place, ce qui pouvait prendre un moment. Et attendre que le-dit petit jeune ne soit pas un crétin incapable ne pouvant soutenir les forces du Mal qui nous entourent, alors ça ça pouvait prendre une éternité.

Je me dirigeai vers le feu que les autres avaient allumé. Navok était déjà debout et se réchauffait les mains. Il avait dû le ranimer peu avant car les flammes montaient de plus en plus dans un crépitement enjoué.

J'aurais bien sorti un "Les mort-vivants ont besoin de chaleur?" mais je me contentai de lui faire un signe de tête.

"Matinal" me dit-il.

"Toujours. Mais j'ai perdu ma raison de rester au lit à regarder quelqu'un dormir."

On voyait le petit nouveau remuer dans sa tente. S'il essayait d'être subtil, c'était raté.

"Je crois qu'il était debout bien avant nous mais il n'a toujours pas pointé le nez dehors."

Des possibilités de magie noire ou de planification de mauvais coups contre nous me vinrent à l'esprit. Mais pas besoin d'en parler...

"Il est comment?"

"J'en sais rien, il n'a rien dit de plus que "Bonjour". Sûrement un type renfermé qui ne sait pas encore dans quoi il s'est embarqué."

"Hum."

Je sortis une poêle de mes bagages et la déposai au-dessus du feu. Ours revint quelques minutes tard avec quelques poissons dans la gueule.

"T'as vu des fruits dans les environs? Les pommes doivent être bien mûres ces temps-ci."

Mes autres compagnons commencèrent à émerger un à un de leurs tentes.

J'ai mal dormi. En même temps cela devait être une des premières fois que je dormais seul depuis...le retour de ma Pol en ce monde, il y a peut-être vingt ans. J'ai le sentiment d'avoir vieilli. Je ne suis plus le jeune naïf comme lors de mes débuts à Tristram, ou l'homme idéaliste qui pensait que ce monde pourrait être sauvé. Plus les jours passent, depuis qu'Ils sont revenus, et plus mes illusions déclinent. Mes voyages m'ont endurci, j'ai vu plus de choses que le plus grand des humains ne verra jamais. Mais cela ne retire rien à l'Amour que je peux porter à la Dame de mes rêves. C'est elle qui hante et hantera à jamais ma vie, et je suis obligé de la laisser...comme il y a bien longtemps...Et que ce souvenir peut être douloureux...

Je n'ai aucune envie de me lever, de croiser ces regards. Je suis parti pour une grande et longue aventure, encore une, et j'aurai le temps de les revoir. Je n'ai même pas faim. Et je vais être contraint de jouer à l'homme fort et aguerri, ce personnage que j'avais banni de ma mémoire depuis si longtemps. Je suis devenu un être certes réservé mais amoureux, et je vais à nouveau vivre comme un homme renfermé et solitaire. Certes, certains pourront passer cette barrière. Surtout une personne en vérité. Peut-être deux, mais cette dernière l'ignore encore...


Je pris la résolution de ne pas me faire remarquer, de déployer ma cape noire autour de mes épaules, et de partir à la rencontre de ce groupe que je connaissais encore mal. Mais je n'aurai pas d'autres choix que de vivre avec eux et de faire renaître le Sir Xenon solitaire et nocture que seul Polgaraa a su faire disparaître...

Le crépitement du feu et les discussions interrompues qui naissaient achevèrent de me sortir de mes pensées. Beaucoup semblait particulièrement souffrir du froid envrionnant. Il faut dire qu'il avait gelé. Il me semble que l'un d'eux l'avait prédit, mais j'étais bien trop loin dans mes souvenirs pour me rappeler qui. Personnellement j'ai la chance de ne pas avoir à m'inquiéter du froid. Il est vrai que j'ai vécu durant de nombreuses années dans le Nord, et que dans le même temps il y a peu de choses que je déteste autant que la chaleur du désert. Espérons que nous puissions les éviter au maximum...

Je lançai un vague bonjour général, puis m'assit autour du feu à un endroit accessible facilement. Je me moquais pour le moment éperdument de ceux qui pouvaient m'entourer. Un de mes voisins me parla de la nuit froide, j'acquiesçai sans ressentir le besoin de lui dire que pour moi la seule chaleur qu'il m'avait manqué était une présence féminine. Voila, je ne pense pas que le groupe souffrira de mon manque de communication, que je tenterai cependant de ne pas trop montrer. Aucune envie qu'ils pensent que je ne vais pas bien ou que j'ai besoin de réconfort. Ca ne doit être que ma personnalité...

Après avoir échangé quelques autres banalités, Montery nous lança qu'il faudrait être parti dans au grand maximum une demi-heure et que si le groupe voulait éviter de passer plusieurs autres nuits bien chaudes comme celle-ci, il ne faudrait pas traîner sur la route. Du coup, la femme blonde qui au départ avait souhaité emmener quelques mercenaires avec elle commença à lui répondre plutôt violemment comme à son habitude, et je sentis qu'un débat général pourrait se mettre en place. J'avais bien peu de choses à faire ou à prendre. Nous avions tous une tente et des couvertures que nous pouvions replier sur nos chevaux et pour certains quelques objets personnels. Je n'avais que mon épée, ma dague, une corde et une gourde, et il était hors de question que l'un de ces quatre objets m'abandonnent. De toute façon une personne qui aurait cherché à me dérober mon épée n'aurait pu le faire, car j'avais un lien trop fort avec elle...
Je repliai donc mes couvertures et ma toile, et les chargeai sur mon cheval. Puis je m'éloignai tranquillement du groupe, de façon à ce que peu de gens me voient, pour un but noble que je préférais faire à l'écart pour obtenir un maximum de concentration. Je partis pour prier, pour ceux que j'avais laisser derrière moi et ceux avec qui j'allais combattre et que je ne connaissais pas forcément. Seuls Montery, Kyorn, et...Non, me voila reparti loin au fond de mon esprit. Mais les Dieux n'attendent pas, et Montery n'ont plus. Autant profiter tranquillement de la vingtaine de minutes qu'il me reste, car une prière calme sur la route ne sera pas des plus aisées...

Je fût debout très tôt.Je ranimais le feu a l'aide de mes pouvoirs. Les quelques braises restantes étaient suffisantes.Montery sorti a son tour et vint s'assoir proche de moi. Voulais t-il me surveiller? ou simplement essayer de se raprocher....il semblais regarder mes mains.. comme si il se demandais quelque chose.. mais il ne semblait pas remarquer que les flammes dançaient de plus en plus haut sans avoir encore attaquer les bûches.

Les autres sortirent tour a tour de leur tentes. Je m'élloignai, emportant dans ma main une flamme que je rangeai ensuite dans une des bouteilles magique. La flamme devint bleue, comme si au contact de la bouteille , elle était devenu une flamme magique. une flamme du monde spirituel.

Sous les ordres du druide, nous nous préparairent a partir. les seules choses que javais a amener était ma tente, mes bouteilles magiques et ma perruche... qui semblait avoir a nouveau disparue....

la route fût tranquile.... ours fit peur aux quelques brigands qui tentairent de nous attaquer..

Nous sommes donc repartis tranquillement sur l'ordre de Montery. Il devait bien être dans les onze heures, et le druide nous avait averti qu'on ne s'arrêterait pas avant d'avoir la forêt de Karnsel en vue. De toute façon il aurait bien du mal à tenir cette promesse, car l'amie de Kyorn et le géant s'étaient déjà rebellés sans même savoir où était cette forêt. Quant à la femme blonde autoritaire, elle ronchonnait dans son coin qu'on n'était qu'une bande de faible pas capable d'aller jusqu'à une forêt sans s'arrêter. Toujours est-il qu'il nous fallait être à cette forêt avant la nuit, pour nous y reposer calmement, et repartir le lendemain car nous serions arrivés aux frontières du pays d'Andrethel, ce drôle de personnage qui ressemble à un Elfe. Selon Montery, nous atteindrions la ville de Hyllnar dans la soirée du lendemain...

Je me demande ce que nous allons trouver là-bas. Et surtout, je me demande s'il faudra que l'on traverse toutes nos contrées d'origine. Je suis né près de Tristram, j'ai vécu longtemps chez les Elfes du Nord puis dans les Terres de Tamoë. Sans oublier mes longues aventures qui m'avaient conduites jusqu'en Nosgoth en passant plusieurs fois par les Enfers. Si tout cela est sur notre liste, je ne suis pas près de revoir ma Polgaraa...

Le meilleur moyen de masquer mon amertume et ma peine dans cette histoire est de tenter de penser à autre chose. Je me rappelai les rares événements de ce matin. J'avais croisé ce drôle de personnage encapuchonné aux yeux rouges, Navok je crois, qui faisait une sorte d'invocation étrange. Il semblait toujours ailleurs, comme s'il venait d'un autre monde. Je n'avais pas eu le temps de le voir au combat, mais sa belle musculature contrastait avec ses airs d'élémentaliste...

Je portais le regard sur les autres et sur mon cheval noir. Il allait bien avec mon équipement. Quant au groupe...Pour la première fois, je m'aperçus que nous étions 13. Etonnant ce nombre. A croire que les Dieux sont supersticieux et tentent de se prouver que ce nombre ne porte pas malheur. Au point qu'ils se sentent obligés de supprimer la quatorzième personne...
Non, voila que je blasphème. Calmons ces sentiments amers, cela ne nous mènera à rien. J'ai beau faire semblant d'être fort, je suis autant soumis à la colère que les autres. Il faut y remédier et se reconcentrer sur la quête que j'ai à accomplir avec ces douze autres personnes...

Un groupe de brigands un peu fous approchèrent à notre rencontre en nous demandant dans un premier temps de nous rendre, puis déguerpirent aussi vite qu'ils étaient venus quand Ours les chargea brutalement. A la réflexion, nous sommes 14 en comptant Ours. Tant mieux s'il est là dans ce cas...

Après quatre ou cinq heures de chevauchées, nous arrivâmes effectivement en vue de la forêt de Karnsel. C'était une forêt tout ce qu'il y a de plus classique, assez grande de là où nous étions. Montery se retourna vers Andrethel pour lui demander à quelle distance nous étions en réalité de la forêt, mais celui-ci fut incapable de lui répondre. Il est vrai qu'un enfant aurait certainement cru que nous étions tout proche, mais les yeux nous sont parfois trompeurs. A mon humble avis il nous faudrait traverser les plaines encore deux à trois heures, ce qui nous ferait arriver tout juste à la tombée de la nuit...
"Une quarantaine de minutes tout en plus ! cria joyeusement Andrethel ! Nous arriverons bientôt jusqu'à Hyllnar ! Et je vais revoir mon chez moi !"

La femme blonde lui calma ses ardeurs en lui rétorquant qu'on n'était encore bien loin de cette forêt, et donc encore bien loin de sa ville. Et que si nous aillions là-bas il était très probable que Hyllnar était envahie par des démons et que la plupart de ses anciens amis gisaient dans des cimetières. Je ne voyais pas le but de cette réponse pour le moins agressive, quand Andrethel hurla :
"Non, pas le cimetière !"
Puis il tomba au sol, inconscient...Alors que tout le monde commençait à parler, Montery éleva la voix pour couvrir toutes les conversations, puis déclara :
"Et bien, je crois que notre compagnon a besoin d'une pause, et que certains d'entre nous aussi. Pas plus de vingt minutes, ça serait préférable. Ne vous éloignez pas, ne partez pas cueillir des fleurs à côté parce qu'elles sont belles, ne parlez pas aux inconnus...
-Et que fait-on pour ce froussard évanoui ?
-Euh...Laissons le se reposer, de toute façon il ne peut pas aller bien loin. Et puis il faut qu'il prenne des forces, c'est lui qui nous guidera à travers ses terres jusqu'à Hyllnar, il est le seul à connaître la région...Et la sybille ne m'a expliqué le chemin que jusqu'ici..."

Je m'allongeais tranquillement à l'écart dans le champ où nous nous étions arrêtés, car la chevauchée me faisait mal au dos. Cela faisait un moment que je n'avais pas parcouru des kilomètres à cheval, et je ne suis plus aussi jeune et fort qu'auparavant. Au cours de toutes mes quêtes, un seul ennemi aura réussi à m'échapper puis à me terrasser lentement...c'est le Temps...

***

"Bon, tout le monde en selle, nous partons !" cria la femme blonde peu aimable. Montery la fusilla discrètement du regard, pour lui faire comprendre qu'elle ne devait pas s'accaparer un pouvoir qu'elle n'avait pas. Mais je fus le seul à remarquer ce regard, car tous les autres observaient Millennia déjà sur son cheval, prête à partir.
Aurica, l'amie de Kyorn, et le halfelin grimacèrent, puis se décidèrent à se lever, car Millennia se semblait pas patiente. On n'aurait pu croire qu'elle allait les achever sur le champ...
Je ne me pressai pas de rejoindre mon cheval, non seulement parce que mon dos était toujours fatigué, mais également parce que le ton employé ne me convenait pas du tout. Je n'avais absolument aucune intention de le lui dire, ni même d'entrer en conflit avec elle. Alors c'était ma façon à moi d'exprimer un vague désaccord avec cette décision et ce départ avancé par rapport à l'heure fixée par Montery. Ce dernier semblait de plus en plus ravi que la femme blonde soit dans notre groupe, à croire que l'ambiance dans le groupe allait rapidement être au beau fixe...

"Où est donc passé ce cher Andrethel ?" demanda Kyorn, ce qui me semblait être ses premiers mots depuis ce matin. Personne ne fut capable de lui répondre. Il était là il y a quelques minutes, et c'était la seule réponse que nous étions capables de fournir.
"Regardez là-bas !" lança le nouveau, qui répondait au nom de Grisek. Effectivement, plusieurs chevaux partaient au galop vers la forêt, et on pouvait imaginer que notre ancien compagnon était prisonnier. Inexplicable. Comment avaient-ils pu monter ici sans que personne ne les voit, et redescendre tranquillement ensuite avec un prisonnier inconscient, remonter en selle et partir ni vu ni connu ? Ou alors ils avaient un complice, mais...

"On y va, on les détruit et on fonce manger dans cette ville là, Rykbar ou je sais plus quoi ! J'en ai marre de rien manger de bon et pas pouvoir me battre !" Darek le géant. Et il était tout ce qu'il y a de plus sérieux...
"Qu'est-ce que tu as contre la nourriture ? Elle est très bonne pour moi !" répondit Aurica, hors sujet.
"On se moque de ses goûts alimentaires, on y va sur le champ, bande de larves !" hurla un peu plus fort Millennia. Montery mit alors tout le monde d'accord...
"STOP ! Maintenant on m'écoute. Réfléchissez, quel pourrait être le but de cet enlèvement ? S'ils voulaient passer inaperçu, ils aurait attendu la nuit, et ne serait pas parti ainsi, très visiblement, vers la forêt, direction dans laquelle tout le monde regarde. Ils sont plus malins que ça. Je pense que c'est un piège. Et qu'il faut agir différemment. (Tout le monde acquiesça, même Millennia, à ma grande surprise). Nous allons faire plusieurs groupes, pour éviter de tomber dedans. Darek, tu veux foncer ? Très bien, va avec ton ami le halfelin et Millennia à leur poursuite, pour qu'ils croient qu'on tombe dans leur piège. Bien que je vois mal ce qu'un idiot comme Andrethel pourrait leur apporter...Peut-être qu'ils sont au courant que c'est notre unique guide en ces lieux...
Ensuite, je vais aller avec Ours pour rentrer côté Est. Il me faut deux ou trois autres partenaires. Les autres, vous partez sur notre rythme de ce matin, mais en aucun cas vous n'entrez dans la forêt. Attendez que les groupes soient revenus, pour assurer nos arrières si besoin...
Kyorn, tu me suis ?
- Pas de problème !
- Sir Xenon ?
- Non merci, j'ai toujours préférer assurer les arrières...(Montery me regarda un moment, puis hocha la tête, avant de regarder vers les autres...)
- Et bien..."

Deux personnes s'avancèrent. Ullbreck de Valtordu, le guerrier, et Navok, qui annoncèrent qu'ils tenteraient de rentrer dans la ruse de Montery. Isara la sorcière finit par les rejoindre. Montery reprit la parole :

"Très bien, voici notre deuxième mission, et elle est encore plus périlleuse que la précédente. Vous devez faire confiance à l'expérience. Millennia, Darek et Joker, partez tout de suite, pour ne pas être distancés, sur la piste de nos ravisseurs. Quant à nous six (Montery, Ours, Kyorn, Isara, Ullbreck et Navok) nous devons à tout prix arriver avant eux dans la forêt pour prendre à rever les ennemis le plus rapidement possible. Enfin, vous quatre (Aurica, Grisek, Meinarth et moi) souvenez vous, ne rentrez en aucun cas dans la forêt, sauf si NOUS vous le demandons. Les deux groupes attaquants, s'ils doivent se replier, doivent revenir vers vous. Partez à votre rythme, mais ne trainez pas en route, vous en avez peut-être pour deux heures. Quant à nous, j'espère qu'en une heure nous serons à destination. Mais nos chevaux vont souffrir...Ne perdons plus de temps, si tout le monde est d'accord, nous partons..."

Montery m'impressionnait. Un sens aigu de l'anticipation, de la prévention des risques et surtout une grande capacité d'improvisation face à l'imprévu. Il semblait s'être considérablement aguerri au fur et à mesure de ses quêtes, et surtout des années qui passaient. Voir que c'était un piège semblait réaliste, mais mettre en place une stratégie aussitôt sans connaître les forces de chacun ni leurs caractères prouvait qu'il allait nous être d'un grand soutien, comme toujours...

Ils partirent tous, nous laissant tous les quatre avancer plus tranquillement. Je ne savais rien de Grisek, qui venait d'arriver dans le groupe. Quant à Aurica, mise à part qu'elle était jeune mais intelligente, et à la fois douée au corps à corps (elle m'avait fort surprise face à nos premiers ennemis, je pensais qu'elle n'était qu'une sorte de sorcière concoctant des potions) et en alchimie. Le dernier personnage qu'il m'était actuellement impossible de nommer était très bon au corps à corps, mais semblait avoir d'autres talents pour le moment cachés. Il était bien délicat d'en parler, et mes sentiments se bousculaient tellement dans ma tête avec tout ce qui venait de se passer et les dernières paroles de Polgaraa que je n'avais aucune envie d'en savoir plus pour le moment. Comme disent les anciens, chaque chose en son temps...

Nous avançames au petit trop tous les quatre, en compagnie des deux chevaux qui portaient la plupart de nos provisions, bien que nous ayons eu soin au préalable d'en prendre tous un peu sur nous au cas où un problème se présenterait...
Voila que cette quête est définitivement lancée. Je me sens seul, mais prêt à jouer avec ma belle Tesla. Elle sera toujours là pour moi, et le jour où elle disparait je le fais avec elle. Et visiblement nous avons des ennemis assez organisés pour savoir où nous sommes et comment nous destabiliser. Cette aventure sera loin d'être facile...

Je détestais faire ça. Décider ce que d'autres feraient. Ce que j'ai l'habitude de faire, c'est de lever les yeux au ciel en signe de découragement en entendant les ordres du soi-disant chef du moment, les laisser voir pourquoi l'idée était si stupide et ensuite essayer de leur faire comprendre ce qui clochait dans leur plan.

C'était étrange ce kidnapping. Comment se fait-il que personne n'aie rien vu?

SirXenon est de plus en plus étrange. Je vais finir par songer qu'il n'est plus lui-même. Comme si on avait besoin de ça.

Le géant chargeait les cavaliers. Au moins un qui serait content.

Le problème c'est que nous étions censé les prendre à revers. Nous avions donc une plus grande distance à parcourir mais ces idiots fonçaient tête baissée vers l'ennemi. Le bon côté c'est qu'ils verront ce que ça donne quand on laisse un peu trop de bride à Millenia et au géant.

Nous avons donc coupé par la forêt, contournant les arbres jusqu'à un point que je jugeais un peu trop près d'eux. Nous descendîmes et continuâmes le chemin à pied. Ou à patte dans mon cas. Je me métamorphosai en loup ce qui me permit d'arriver le premier.

Il y avait eu de la bagarre. Nous étions arriver quelques minutes trop tard. Plutôt eux qui étaient arrivés trop vite mais bon.

Il y avait une vingtaine d'homme qui les attendaient. Cinq gisaient au sol. Mais mes trois compagnons avaient maintenant les mains en l'air, leurs chevaux bien gardés, n'ayant apparemment pas remarqué à temps la présence de plusieurs archers cachés dans les arbres.

"Et bien Andrethel, Krapador est impatient de te revoir. Il a même du boulot pour toi à ce qu'il parait. Et il te remerciera de lui avoir amener ceux-là."

"Le révérend Krapador? Il est impatient de me voir moi??" répondit l'intéressé, qui reprenait ses esprits.

"Partons, lança celui qui semblait être le chef. Leurs amis auront peut-être envie de partir à notre recherche quand ils verront qu'ils ne reviennent pas."

Le regard d'Andrethel semblait luire d'une joyeuse lueur. C'est qui ce révérend? Il le connaît on dirait.

Je repris forme humaine alors que les autres me rejoignaient.

"Ils ont 5 archers qui s'apprêtent à descendre de leur cachette." murmurai-je. Dès que le premier touche au sol, on attaque."

Ce fut très rapide. Ours fonça le premier dans le tas, semant une grande confusion. Millenia et Joker échappèrent à leurs gardiens alors que le géant brisait ses liens à la seule force de ses bras.

Un petit carnage s'en suivit. Malheureusement, trois, qui étaient déjà en selle, réussirent à prendre la fuite, avec Andrethel toujours attaché.

"On les poursuit?" demanda Millenia, qui avait retrouvé sa monture.

"Nos chevaux sont plus loin dans la forêt", fis-je avec une extrême retenue, attendant le bon moment de leur exposer ma façon de penser sur leurs agissements. Et on peut toujours faire parler ceux-là pour savoir où ils vont." Je tapotai un des mercenaires amochés qui gémissait. "Faites-signe au groupe de SirXenon qu'ils peuvent venir."

Nous retournâmes chercher nos chevaux pendant que le géant et Millenia faisaient parler les blessés, avec Joker qui racontait des blagues douteuses.

À notre retour, il n'y avait plus de blessés. Que des cadavres mutilés.

"C'est bon, on sait où aller." fit Millenia comme si de rien n'était.

J'ai choisi ce moment pour exploser.

Je me demande bien ce qu'il me veut, le révérend...d'habitude, il n'utilise jamais la milice de la confrérie pour aller chercher des membres...Réfléchissons...je n'ai pas quitté illmar depuis trop longtemps, il ne peut donc pas m'infliger un supplice pour désertion...ou alors c'est peut être parce que je ne l'ai pas prévenu que je partais. Mais de toute facon, il n'aurait pas voulu que je m'en aille à l'aventure. Et il ne m'aurait pas cru pour le coup de l'apparition de la jolie dame en blanc. D'après lui, j'aurais surement encore trouvé un prétexte pour aller faire le " marathon-bar " annuel...
d'ailleurs, au train ou on va, on va peut-être avoir la chance d'y participer ! Le marthon est l'attraction la plus célèbre, la plus longue et la plus arrosée d'illmar : chaque taverne de la ville est une étape, et chaque coureur doit boire toutes les boissons différentes de chaque bar le plus vite possible, et pour prouver qu'on a bien fait toutes les tavernes, un poème est à retenir à chaque étape. Généralement, ceux qui ont réussi à passer toutes les étapes oublient les poèmes, et ne peuvent gagner.
Le seul gagnant dont on se rappelle fut sieur Goddefroy de la Chope, vainqueur il y a de ça 8 ans. Il avait gagné en une dizaine de jours...un exploit ! Certaines mauvaises langues prétendent qu'il s'était servi de la magie pour aggrandir son foie, ce qui est strictement interdit, mais c'est parce qu'ils ne veulent pas avouer qu'il était le plus grand alcoolique de toute la côte est, c'est tout...
Mais bon, si j'étais parti pour le marathon, je n'aurais aucune raison de quitter la ville, d'autant plus que j'ai de bons amis qui peuvent me cacher là bas...Peut être qu'il a entendu parler de la bataille chez les nains ? Mais oui, c'est ça ! et il tient à tous nous féliciter pour nos exploits ! Et si la milice est venue, c'est pour nous escorter ! On aura surement droit à une entrée en ville triomphale ! En même temps, dans ce cas là, pourquoi est-ce que les autres ont entamé le combat ? Et pourquoi est-ce que je suis ligoté, moi ?

-Dites donc, pourquoi est-ce que le révérend veut me voir ?

-ah ça, tu verras bien quand tu le verras, et à mon avis, ce sera la dernière fois que tu le verras...

-Ca veut dire quoi ça ? il me congédie ?

-On peut dire ça comme ça, oui...

-Mais...pourquoi est-ce qu'il ferait ça ? Il n'y a pas un mois encore, j'étais considéré comme un de ses meilleurs agents !

-Va savoir...peut être que tu as fait quelque-chose que tu n'aurais pas du...

-Ben au moins, cette fois, si j'ai séché les messes, c'était pas pour le marathon !

-On sait, on sait..tu vois, on t'a cherché un peu partout...et tu n'étais nulle part dans la ville. C'était donc qu'il fallait de chercher ailleurs, tu comprends ?

-Non.

Ma réponse provoqua l'hilarité générale, comme d'habitude... Je commencais à m'inquiéter. J'étais ligoté, je n'avais pas mon équipement, les autres ne savaient peut-être pas où nous nous étions enfuis...en plus j'avais faim et soif...j'étais à jeun depuis ce matin moi !

-Dites, les gars, vous n'auriez pas un peu d'eau à me donner ? Hein ? S'il vous plait ?

-Mais il est chiant celui-la ! Mettez le à pied ! Ca lui apprendra à faire sa petite nature !

L'un d'eux s'approcha de moi, et me jeta à terre d'un coup de poing. Comme j'étais attaché au cheval, celui-ci me traina dans la poussière durant au moins vingt mètres. Ce ne fut seulement qu'après que je parvins tant bien que mal à me lever et à tenir le rythme et courant...C'est vraiment pas drôle...

Lorsque Montery vit les cadavres mutilés, ma vision du druide changea completement, cet homme qui semblait me mépriser gagna tout mon respect. Il explosa. IL se précipita vers Darek et millenia empoignant la femme par le bras et regardant le geant dans les yeux comme si celui-ci avait la taille d'un gnome.

-Qu'avez vous fait!? Nous somme en mission pour les puissances divines, celles du bien je vous rapelle, et vous avez Mutilés, ce qui est faible comme mots, de pauvres soldats qui vous aurais tout avoué a la seule vue d'une lame!?Toi larmoire a glace! tu est un imbécile qui pense avec ses poing! et toi, ''milady'' tu est une sadique qui ne pense même pas! a partir de maintenant, vous ferais tout ce que je dit, ou vous irez rejoindre ce pauvre homme sans bras dans les enfers!!'' dit-il en pointant une des victimes

il continua : Maintenant, Kyorn, tu part chercher Sir Xenon, il doit accélérer le pas, un des notres c'est fait kiddnappé, nous vous attendons ici.

sur ces mots, l'elfe ailé parti, le géant se fit plus petit qu'une souris et Millenia se cacha derriere lui.

J'alla voir le druide:'' je ne reste pas avec vous... je part en éclaireur, vous me rejoindrai labas, je peut me rendre avant nos ennemis...

- et comment un faux vivant pense t-il pouvoir se rendre a cette ville avant ses ennemis?

-Un faux vivant je ne sais pas, mais moi, le vent est mon allié. Je ne serais pas en état de me battre a mon arrivé, mais je pourrai vous donner une avantage, a votre arrivée, les lieux serons déja connus.

sans un mot et dans un grand soupir, le druide se retourna et parti chercher les chevaux. Je fermai les yeux et concentrai toute mon energie sur la forte brise que fesais siffler les branches des arbres. En quelques minutes, la brise me souleva, m'emportant loin de la foret.

du haut du ciel, je vis la ville ou nous allions. une grande ville, mais surtout une ville répuniante. De partou je voyait s'élever des nuages noirs teintés de vapeurs jaunâtres, les faubours de la villes semblais habités par des cochons, ceux-ci se promenant librement dansl es rues, se battant pour leurs nourriture contre des chiens ou des vagabons. Deux seuls endroits ressortaient de se paysage repoussant. un immence chateau, fait de pierre taillés, il était si luxueux que chaque fenêtre était incrustée de pierre précieuse, celle-ci reflétant la lumière du soleil jusqu'au plus haut des cieux. le Deuxième endroit était une église. Elle aurais été plutôt normale si ce n'avait été de sa taille, et de la croix de platine qui illuminais le plus haut des deux clochers.

j'attérri a une vingtaine de mètres des portes de la ville, dans un fossé cahé par un bosquet de conifère. avec le peut d'energie qui me restait, je pris l'apparence d'une moine. Je me présentai au porte de la ville, ou les deux garde me laissairnet entrer sans aucune questions, trop occupés par leurs bouteille de vin. j'attendit alors les ravisseurs d'andrethel et les suivis jusqu'à l'église. Puisje me mit a eplorer les alentours....

"Comment... oses-tu..."

Millenia avait dû se contrôler le plus longtemps possible mais maintenant tout explosait en elle.

Elle était prête à dégainer, ce qui m'amusait grandement. Bien sûr qu'elle aurait le temps de me trancher en deux avant que je ne réagisse mais elle ne ferait pas ça devant autant de gens.

"Comment j'ose? On dirait que je suis le seul être censé dans ce groupe, c'est comme ça que j'ose. Et ce n'est certainement pas une vulgaire mercenaire qui me tiendra tête."

"Vulgaire mercenaire? Tu crois vraiment que j'ai peur de toi, vieillard?"

"Si non, c'est que tu es encore plus idiote que je croyais."

"Un vieil homme... affaibli... plus près de la mort que..."

"Une enfant, qui pour prouver sa place dans le monde a dû beaucoup s'amuser à trancher des cous pour le plaisir tout en oubliant d'attacher tous les boutons de chemise. Depuis tu laisses probablement les pires boulots à tes hommes, mais côté vestimentaire tu n'as pas changé. Je ne suis pas forgeron mais je suppose que c'était obligatoire que ton armure épouse tes formes de façon si juste... Excepté la base du cou, on dirait qu'il manque de métal à cet endroit. Mais j'avoue qu'il y a sûrement peu d'hommes ayant envie d'abîmer cette partie de ton anatomie." Elle haletait de rage. "Ohhh comme je suis lent d'esprit. J'ai peut-être l'esprit un peu abîmé mais j'ai encore de bons yeux. S'il manque de métal à ton armure, c'est pour te permettre de te pencher. J'ai vu l'effet que ça donnait lorsque tu te penches vers l'avant. C'est fou tout ce qu'un armure peut laisser à découvert; tout ce qu'elle ne cache pas. Dis-moi, tous tes hommes doivent te suivre autant pour l'argent que pour espérer protéger eux-même toute cette peau, non? Évidemment je pourrais demander s'ils font plus que l'espérer... Les laisser goûter à tout ça en aurait sûrement fait des petits soldats entièrement loyaux. Cependant, jamais je n'oserais dire cela à une lady."

Le rage qui bouillait en elle ralentissait sa pensée ce qui me permit d'avoir le temps de réagir avant même que son bras gauche n'essaie de me propulser sur le sol à l'aide de son grand bouclier.

Avec mes deux mains je bloquai le bouclier ce qui la déséquilibra vers l'avant. Je lui donnai un coup de pied dans le genou gauche ce qui la fit tomber devant moi. Je lui saisis le bras droit avant qu'elle ne fasse l'erreur de vouloir utiliser sa grande épée.

"Plus jamais de meurtres gratuits. Plus jamais d'atrocité inutile. J'ignore pour quelle raison les dieux te font voyager parmi nous. À moins bien sûr que ça ne soit pour le salut de ton âme. Il te faudra peut-être choisir ton camp d'ici la fin... Et je ne tolérerai aucun traître dans ce groupe, me suis-je bien fait comprendre?"

Kyorn revenait avec le groupe de SirXenon.

Pour la première fois depuis des jours, SirXenon sembla curieux de comprendre ce qui se passait. Je crois qu'il a fait le déclic en voyant les restants humains qui souillaient le sol.

Je relâchai Millenia et enfourchai mon cheval.

"Tu crois t'en sortir ainsi, vieux druide? Jamais je ne serai à tes ordres." demanda-t-elle.

"Si je remarque que tes envies de me mutiler deviennent un peu trop sérieuses, j'aurai à tenter de sauver le monde par moi-même. C'est arrivé la dernière fois, il y a une quinzaine d'année, et je m'en suis pas trop mal sorti. Vous demanderez à SirXenon et Kyorn, c'est une bonne histoire."

Nous avons chevauché pendant des heures en direction du village de notre ami kidnappé.

"Vous en avez mis du temps, j'ai eu le temps de tout visiter par deux fois." nous cria Navok après être apparu de nul part, en bordure de la forêt.

"Comment as-tu pu y aller sans te faire voir?" demanda Kyorn.

"C'était pas compliqué."

Isara lui demanda s'il avait vu Andrethel.

"Non mais je sais pourquoi ils l'ont ramené à la maison. De ce que j'ai compris, le chef religieux semble s'amuser à invoquer des démons. Des diablotins plutôt, reprit-il rapidement en voyant l'horreur sur nos visage. Avec cette histoire de faille ça ne doit pas être compliqué d'invoquer des créatures d'en bas mais bon donnons-lui le crédit pour l'instant: il serait capable d'invoquer un diablotin, de le contrôler pendant un long moment puis de le renvoyer en enfer. Cependant il a envie de plus mais il n'ose pas lui-même invoquer un démon de bonne puissance. Si l'incantation n'est pas parfaite le démon se retourne contre le magicien et... enfin, vous voyez. Andrethel aurait une bonne force mentale malgré sa stupidité maladive, et ne serait pas une grande perte en cas d'échec..."

Je ne compris pas vraiment le récit de Navok. A vrai dire, je l'avais écouté d'une oreille distraite, car je n'arrivais pas à y trouver de l'intérêt. Pourtant, la vue de ces cadavres mutilés tout à l'heure m'avait brutalement sorti de mes rêveries. J'étais revenu sur terre. Notre quête était loin d'être paisible, et nous allions être aussi tourmenté que mon esprit en ce moment. J'avais saisi que quoi que je pense, Polgaraa ne pourrait pas revenir dans le groupe, telle était la décision des Cieux. Il fallait que je continue ma route, que je fasse véritablement partie de ce groupe, et non par intermittence comme depuis que j'avais quitté ma compagne. Je n'ai jamais été le moteur d'un groupe, mais je dois pouvoir lui apporter mon expérience. La plupart des membres sont jeunes, ils ont besoin de ce qu'on a pu vivre auparavant. Kyorn, Montery et moi avons déjà vécu ce genre de quête, ces combats entre le Bien et le Mal. Je dois donc aider autant que les autres. Et même si mes Nuits seront courtes, comme dans l'Ancien Temps, car j'ai mon Esprit sera transporté à des lieues d'ici, aurpès de l'Amour de ma vie, mes journées doivent éveiller ma volonté guerrière, et tout ce qui sera susceptible de faire avancer notre aventure. Je dois ça à mes compagnons, car ils ont peut-être tous abandonné quelquechose pour venir. Je ne dois pas sombrer dans la Mélancolie ambiante...

Evidemment, avec ces idées en tête, pas facile d'écouter ce que notre éclaireur raconte. Malgré les efforts que je faisais pour écouter, pas moyen de saisir précisément ce qu'il disait. Alors hors de question de commenter comme les autres ce qu'il disait...

"Bon, et nous comment fait-on pour entrer dans cette ville ?" redemanda Kyorn.
"Et bien..."
Darek le Géant, silencieux jusqu'ici, intervint, sans laisser à Navok le temps de répondre...
"C'est pas difficile, regardez la ville ! Il doit y avoir au maximum deux ou trois gardes, on y va, on fonce, et on écrase toute rébellion !
-Tu crois que tu n'as pas fait assez de dégâts tout à l'heure ? Pour l'instant, on écoute ce que Navok a à nous dire, et on arrête de vouloir écraser tout ce qui bouge !
-Merci Montery de me redonner la parole. En effet, on peut foncer, les gardes ne sont que deux et ont un peu trop forcé sur la bouteille. Mais il y a aussi plusieurs failles dans l'enceinte de la ville, et ça sera un jeu d'enfant de rentrer plus discrètement dans cette ville qu'en défonçant la porte ! Ensuite, nous nous dirigeons vers l'église le plus rapidement possible, en évitant de se faire repérer par les gardes, et il nous faudra affronter le révérend pour récupérer Andrethel..."

Aurica intervint la première, en clamant bien haut qu'elle avait besoin de se reposer pour pouvoir réaliser un combat difficile. De son côté, Millennia décréta que notre nombre actuel, bien qu'il y avait trop d'incompétents ou d'agés, suffisait largement, et qu'un idiot supplémentaire était bien inutile. Montery se chargea de réprimander Aurica, qui se réfugia dans les bras de Kyorn, puis de dire à Millennia qu'elle n'était pas essentielle non plus mais qu'on la supportait quand même dans le groupe, ce qu'elle écouta en continuant à ronchonner. Je n'ai pas le souvenir d'avoir vu un sourire sur son visage dur et qui devait se croire charmant...

Nous suivîmes donc Navok en direction d'une faille selon lui proche de l'église que l'on voyait maintenant dépasser de l'enceinte. Elle ne ressemblait en rien à une église telle qu'on en voyait traditionnellement, et une aura négative s'en dégageait. Cela n'avait aucun rapport avec les sensations agréables de protection et de sérennité que l'on pouvait ressentir habituellement en présence de cet établissement divin. Le sentiment qui m'envahissait était hautement désagréable...

Nous étions désormais devant ce grand édifice. Navok nous avait prévenu qu'elle était en bon état, contrastant avec ceux qu'on voyait tout autour. Donc pas de faille, d'autres moyens d'entrer que la porte principale, énorme elle-aussi. A croire que c'était la seule chose qui ici avait de l'importance...ou de l'argent...

"Il y a une présence maléfique ici, comme si un Démon important y vivait. Je sens l'aura négative de l'endroit. Et croyez-moi, en ce qui concerne les églises et leurs auras, j'en connais un rayon..."

J'avais dit ces mots d'un air songeur, en regardant la croix de platine là-haut dans les airs. Presque comme si j'avais pensé à voix haute. Lorsque je redescendis le regard vers mes compagnons, ils me regardaient d'un air étrange. Peut-être voulaient-ils des explications. Montery me regardait d'un air encore plus bizarre. Il est vrai que je n'avais pas parlé de moi-même, sans qu'on m'ait posé une question, depuis un bon moment. Ca surprend toujours d'entendre la voix de quelqu'un qui ne parle jamais pour une mise en garde juste avant une périlleuse mission...

"On s'en moque des esprits, on y va, on récupère l'incapable qui pourrait servir de compagnon s'il gagnait de l'intelligence, et on s'en va. Je me moque totalement de savoir ce qui est mort de ma lame !
-Oui, on attaque, encore un combat !"

Millennia m'exaspérait, mais je n'en laissais rien paraître, comme à mon habitude. Quant aux trois mots du géant, je crois qu'il avait une idée fixe, celle de combattre. Seul Montery, encore lui, eut l'air de prendre mes mots au sérieux...

"Que veux-tu dire, Sir Xenon ?
-Qu'il y a un maléfice sur cette église, et qu'y pénétrer comme ça est une erreur...
-Mais puisqu'on n'a pas d'autres solutions !" s'exclama Kyorn, plutôt surpris.
"Faîtes ce que vous voulez, je vous suis de toute façon..."

Montery reprit la parole :
"Navok, es-tu sûr qu'il n'y a pas d'autres accès ?
-Et bien...A part le toit, je ne vois pas...
-En effet, ça va pas être facile d'accès...
-Bande de froussards ! De charognards ! Suivez-moi, vous-autres, et laissons ces gens d'un ancien temps jouer à la belote, c'est la seule chose qu'ils savent faire de bien ! Nous allons vaincre ce révérend créateur de monstres, et libérer l'autre idiot. Et nous montrerons que notre courage n'a d'égal que votre piteuse attitude !"

Après cette belle tirade, Millennia fit un signe de son épée en direction de la porte, que le géant défonça d'une charge, puis hurla quelquechose d'incompréhensible en chargeant vers l'intérieur, le halfelin sur son épaule. Millennia les suivit, tout comme Ullbreck, Isara, Grisek, Kyorn et Aurica. Navok s'avança légèrement, s'arrêta net à l'entrée de l'église, puis fit demi-tour en nous faisant signe de ne pas entrer. Il me regarda...

"Vous aviez raison, seigneur, il y a bien un piège, et nos amis sont tombés dedans ! Une grande trappe s'est ouverte sous leurs pieds ! Et si vous n'aviez pas lancé d'avertissement, je crois que nous serions tous tombés avec eux...
-En attendant, on n'a pas trop de solution pour rentrer..."

Montery avait raison. Je regardai mes compagnons. Nous étions cinq. Ours était resté près de Montery, et à ma grande surprise Meinarth regardait en direction de la croix, sans rien dire. Il m'avait donc écouté lui-aussi ? Navok répondit :

"A côté de la croix, il y a une entrée, derrière le clocher. Mais je ne comprends pas comment les ennemis ont pu entrer dans l'église, sans que le mécanisme ne se déclenche. En attendant, escalader l'église me semble impossible...
-Si vous n'avez pas peur, je peux vous aider..."

Meinarth, toujours encapuchonné, et regardant toujours la croix, avait prononcé ces mots d'une voix très grave, peu naturelle. Montery reprit les choses en main...

"Tu connais une solution ? As-tu vu un autre endroit ?
-Non, je crois bien que cette croix est notre salut. Et je peux vous y emmener...Mais j'ai bien peur qu'il me soit impossible de combattre par la suite...
-Et bien, explique toi mon ami !" s'impatienta Navok, visiblement intéressé.
"J'ai le pouvoir de léviter et de faire léviter les gens. Autrefois, cela n'était qu'une bagatelle de mes compétences, mais il semblerait qu'aujourd'hui cela me prenne toute mon énergie...En tout cas, faire léviter quatre personnes sera suffisant pour me demander quelques heures de repos par la suite...
-Et bien, si cela ne te fatigue pas trop, je crois que ce sera une bonne solution pour nous...C'est drôle, tu me rappelles..."

Montery ne termina jamais cette phrase. Il s'éleva dans les airs, et finit par atterrir à côté de la croix. Il y resta accroché quelques secondes, puis disparut par le petit espace indiqué par Navok. Ce dernier le rejoignit quelques secondes plus tard. Meinarth semblait devoir fortement se concentrer pour accomplir ce sort, et il semblait souffrir sous son capuchon. La montée d'Ours fut assez comique, et je ne sus jamais comment il put entrer par l'ouverture du clocher. Meinarth soufflait bruyamment, et je commençais à me demander si je n'allais pas rester en bas tranquillement. Finalement il me demanda quelques minutes pour souffler un peu et reprendre suffisamment d'énergie pour m'élever sans risque...

En théorie, ce moment aurait dû être privilégié pour amorcer discrètement une discussion censée à propos de nos passés. Mais non seulement aucune inspiration ne me vint, mais de plus sa posture me prouvait qu'il n'avait lui aucune envie de conserver avec moi. Et pourtant...

Dix longues minutes passèrent, pendant lesquelles nous nous cloisonnâmes chacun dans notre esprit. Puis il se releva, regarda dans ma direction, bien que je ne pus voir ses yeux, puis se reconcentra...
Cela fait bizarre de se sentir voler. Enfin, léviter. J'atterris sur le toit du clocher, je m'aggripai à la croix, puis repérai l'entrée que Navok nous avait conseillé. Je compris également pourquoi les autres avaient rapidement disparu, car il n'y avait pas la place pour deux personnes sur ce toit. Il fallait rentrer dans le clocher rapidement. Je m'apprêtais à le faire, mais je regardai une dernière fois celui qui m'avait amené ici. Meinarth gisait inconscient sur le sol, visiblement trop fatigué pour se maintenir sur ses jambes. Mais sa capuche avait glissé à la moitié de sa tête. Pour moi, il n'y avait plus aucun doute sur son identité...

Encore plus troublé que précédemment, je pénétrai timidement dans le clocher, par l'ouverture. Aucune forme autour de moi, rien. Où étaient donc mes trois compagnons ? Le clocher n'était pas grand, obscur, mais on aurait pu s'y tenir à quatre. Je ne voyais pas grand chose, et la seule chose qui aurait pu éclairer mon passage était mon épée ; lorsque des ennemis approchaient, elle luisait de bleu...Mais là, rien. J'étais seul ici, aucun moyen de voir autour de moi, et pas de possibilité de voir où étaient les autres...

Je finis par repérer l'escalier qui descendait vers l'église. Enfin, je le supposais, parce que rien ne s'offrait vraiment à ma vue. Même si mes yeux s'accoutumaient à l'obscurité, je ne voyais que les deux ou trois marches devant. Mais pas de compagnons, non...
Je me rendis alors compte qu'il s'agissait plus d'un labyrinthe que d'un simple escalier. Je gardai ma lame sortie, toujours incolore dans le Noir. D'un côté, on ne risquait pas de me voir arriver, puisque j'étais habillé tout en Noir. Mais qui ne risquait pas de me voir arriver ? Absolument personne, c'était à en devenir fou. Où étaient les autres ? Peut-être qu'ils s'étaient fait attaquer, peut-être étaient-ils morts dans un coin et que je n'avais rien vu. Et seul, je n'avais absolument aucune chance...

L'angoisse m'aurait gagné bien vite si je n'avais jamais vécu ce genre de situation. Je me souviens d'avoir traversé une montagne pour rejoindre mes compagnons au sommet. Même si je n'y avais pas servi à grand chose...
Les couloirs sinueux succédaient aux escaliers en colimaçon, et j'avais l'impression qu'il n'y avait pourtant qu'un seul chemin. Aucune intersection ne s'offrait à ma vue, mais ma vue était si limitée...

Et puis tout à coup, au détour d'un escalier, une porte se dresse devant moi. Aussi grande que le couloir, c'est-à-dire à peine plus que moi. Ca ressemble plus à une entrée de service qu'à la porte menant à la nef de l'église...
Mon épée s'est remise à briller, et lance des reflets bleus à travers le couloir. Mais aucun bruit ne se laisse entendre de l'autre côté de la porte. Elle doit être épaisse. J'hésite. Que faire ? Rentrer comme un fou en défonçant la porte, ou l'ouvrir discrètement, l'épée rangée, en espérant que personne ne me remarque ?
J'opte pour la deuxième solution. De toute façon je garde un main sur le pommeau de mon épée au cas où. Par contre j'ai oublié un détail, la porte est-elle ouverte ? Espérons, sinon il faudra improviser...

Non, elle n'est pas fermée à clé, il n'y a pas de verrou non plus. Et bien tant pis, je pousse discrètement la porte. Une lumière tamisée me brûle les yeux. Mince, encore un détail que j'ai oublié. Je dois attendre au moins une minute, mais personne ne me voit, la porte entrouverte. Je sors discrètement. J'ai l'impression d'être dans l'arrière-salle d'un spectacle de magie. C'est étrange. Il y a des instruments partout, que je ne peux détailler. Et surtout, il n'y a personne. Par contre, des bruits sourds se font entendre, ils viennent de derrière la grande porte sur ma gauche. Sur ma droite, un mur. A vrai dire, il n'y a qu'une autre porte, c'est celle sur ma gauche. Et plus j'observe la porte derrière moi, plus je suis convaincu que la porte d'où je sors n'est qu'une sortie discrète. J'ai dû rater un couloir à un moment, des accès aux clochers il en existe des plus importants !