Les empires éternels
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Les empires éternels

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 Les Textes Empiriques

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Kain_Reaver
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Kain_Reaver


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MessageSujet: Les Textes Empiriques   Les Textes Empiriques Icon_minitimeSam 21 Jan - 10:00

Voici le topic officiel pour poster les textes empiriques, les textes fondateurs de notre seul et unique monde. Les commentaires se feront sur le même topic que d'habitude. Je ne demande pas d'ordre pour les différents textes, postez-les quand vous pouvez ^^

Voilà Very Happy
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Montery
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MessageSujet: Re: Les Textes Empiriques   Les Textes Empiriques Icon_minitimeMar 31 Jan - 4:13

Ce texte était commencé depuis 3 semaines mais ce n'est qu'hier que j'ai réussi à écrire une 4e partie qui me plaisait. J'ai terminé la 5e ce soir et corriger les fautes, et la voilà. Je vous présente mon Empire. Tout ce que je possède. Mon monde, mon univers. bienvenue à vous.





Un homme vivait parmi ses semblables
On savait cet homme très différent :
Tout le concernant semblait démontré
Qu’il était voué à l’éternel échec
Il faut outils et méthodes pour réussir
Artefacts qu’il ne possédait point
Sa seule possession était l’espoir
Il perdit et souffrit au prix de nombreuses cicatrices
Encore et toujours il trouvait une raison
De se relever malgré tout
Dans tous ses combats il était le négligé
Ce qui lui apportait la sympathie de la foule
Plusieurs eurent son amitié et l’encouragèrent
Dans chacune de ses innombrables défaites
Il tenta jusqu’au dernier jour
D’afficher une victoire à son tableau
Il pensa, juste avant de mourir hier soir
Qu’il aurait dû accepter la vérité
Et vivre simplement, sans but
Peut-être était-ce de l’inconscience

*****************************************************************************

Un homme vivait parmi ses semblables
On savait cet homme très différent :
Il ne détenait aucune confiance
Face à lui-même
Comme tous il eut de petits malheurs
Dont la faiblesse en fit d’insurmontables sommets
Ses amis essayèrent encore et encore
De l’encourager à foncer
Mais rien n’y faisait
Il était du genre à croire que l’essai
Était le premier pas vers l’échec
Que personne ne se souciait
De son accomplissement
Chacune de ses pâles tentatives
Ne faisait qu’accentuer sa chute
Il avait si peur de blesser les autres
Si peur de leur causer du tort
Qu’il se voyait dans l’obligation
De se mutiler et de se saborder lui-même
Il pensa, juste avant de mourir hier soir
Qu’il aurait dû risquer davantage
Apprendre à toujours faire de son mieux
Peut-être était-ce de l’inconscience

*****************************************************************************

Un homme et une femme discutaient
Tranquillement assis dans un bar
Aucun sujet très important n’était abordé
Ils laissaient place à leurs pensées
La femme se mit à rire de bon cœur
Il ne put s’empêcher d’être ébahi
Par un si merveilleux sourire
Ils vivaient la plus parfaite soirée
Que pouvaient passer deux amis
Il se pencha et lui posa une question
À laquelle elle ne s’attendait nullement
Cela ne lui ressemblait pas
Elle le regarda dans les yeux
Et y vit une sincérité débordante de chaleur
Comme seule réponse, elle l’embrassa.
Ils allèrent tout deux chez lui
Ils s’embrassèrent, se découvrirent et s’aimèrent
En cet instant tout était clair pour eux
Elle donnait le plus précieux
Des cadeaux qu’elle pouvait offrir
Il était sur le point d’accomplir
Cet acte qu’il avait attendu
Il éloigna une mèche de cheveux
Menaçant de cacher une partie
De la beauté de ce visage
Il effleura son ventre de son index
Puis remonta tout doucement
Elle désira dire un mot
Mais il déposa son doigt sur ses lèvres
Lui demandant de garder le silence
Elle ne s’y objecta pas
S’abandonnant totalement à lui
Ce n’est que plusieurs heures plus tard
Que l’on retrouva son corps
Il sortit et marcha dans la rue
Une aube rouge illuminant
Le pistolet qu’il tenait à la main
Il tirait sur tous les passants
Peu lui importait s’ils étaient
Amis, connaissances ou étrangers
Il ne réfléchissait plus
Tout avait été planifié
Ne restait qu’à exécuter
Plusieurs tombèrent sous les balles
Jusqu’à ce qu’on entendit une sirène au loin
Il sourit un dernière fois
Avant de retourner l’arme contre lui
Personne ne comprit jamais son geste
Sans doute était-ce de l’inconscience

*****************************************************************************

Une voiture filait sur l’autoroute
Sous un ciel bleu accueillant un soleil doré
Vitre baissée, entourant le conducteur
D’un vent frais et revigorant

Une station de radio du New Hampshire
Jouait un doublé de Garth Brooks
Un sourire apparût sur son visage
Au son de « Callin’ Baton Rouge »

Dans moins de douze heures
Il serait en compagnie de ses amis
Il savait qu’il pouvait s’attendre
À de nombreux verres et rires

Un groupe serait présent ce soir
Alan, Toby, Brooks, Dunn, Big, Rich
Ils les chanteront tous et chacun
Sur la scène de ce bar bondé

Il imagine déjà ce qui l’attend
« Cowboy hats and tight wranglers »
Un bon nombre de Budweiser
Et un petit Jack pour finir la soirée

Il plaisanterait avec ses amis
Se remémorant tout en vivant
D’excellents et irremplaçables moments
Et ils trinqueraient à leurs futurs

Il verrait défilé devant son regard
De nombreuses et jolies demoiselles
Dont sûrement quelques unes
Encore plus ravissantes que les autres

Il ne parlerait sans doute pas
À aucune d’entre elles
Mais ce n’était pas si important
Leur seule vue lui plaisait

Encore une fois comme toujours
Il se ferait tirer un bras
L’obligeant à se lever
Et à accomplir quelques seize pas

Il mit son clignotant
Et dépassa un poids-lourds
Alors que Gretchen entonnait
« Here For The Party »

Il revenait de voir un ami
Et s’apprêtait à voir tous les autres
Tout le reste lui semblait bien anodin
L’important; il l’avait

L’homme est fainéant
Au lieu de contourner les montagnes
Il a préféré les faire exploser
L’homme est vraiment fainéant

Il avait en tête toutes les boissons
Qu’il pourrait boire ce soir
Levant son verre à ses anciennes flammes
« Brokenheartsville » venait de débuter

Il n’entendit rien
Aucun DJ ne l’annonça
Rapide et sans souffrance
C’était pour le mieux, non?

Un rocher se détacha
Et s’écrasa sur la voiture
Aucune chance de s’en sortir
C’était la fin

Pendant la brève seconde avant la mort
Il pensa à tout ce qu’il n’avait jamais fait
Tout ce qu’il attendait pour faire
Tout ce qu’il n’osait pas faire

Il n’était plus là pour entendre
Un autre conducteur accourant
Criant aux gens qui se rassemblaient
« Appelez une ambulance! Il est inconscient! »

*****************************************************************************
L’Empereur de l’Inconscience referma son journal et médita sur les articles qu’il venait de parcourir. Évidemment il y avait de petits drames ici et là mais au moins ses sujets ne connaissaient ni la guerre, ni la famine et ni la misère. Ils n’avaient pas vraiment d’ennemis et avaient tout de même de quoi subsister. C’était un empire fort agréable finalement. Certains devaient même l’envier. Petite tache au tableau : l’Empereur n’avait pas de successeur. Mais ses sujets trouveraient bien une solution. Car à vrai dire, il ne prenait pas vraiment aucune décision quant à son État. Il avait pris l’habitude de se laisser porter par le courant et il ne s’en sortait pas trop mal. Tout irait aussi bien sans lui. Ça il le savait bien. Il aurait pu choisir d’abdiquer ou l’exil mais l’Empereur était un homme pour qui les responsabilités, les engagements et les valeurs de toutes sortes dites « bonnes » étaient très importantes. Il restait donc sur son trône de poussière en voyant les années défiler. On le considérait comme un grand sage. On lui exposait des problèmes auxquels il réfléchissait encore, encore et encore. Il réfléchissait énormément. Tellement qu’il n’avait plus de temps pour passer à l’action. Un Empereur se doit d’écouter son peuple. Bonne nouvelle, il n’était pas bavard et très porté sur l’écoute. Les rares fois où il prenait la parole, il s’exprimait par paraboles ou autres expressions incompréhensibles. On lui pardonnait facilement car son don auditif était impressionnant. Il pouvait écouter pendant des heures sans perdre une miette de la conversation. Il n’était pas si mauvais comme Empereur. Il alla au balcon, admirant une partie de son territoire. Une fine pluie préludait une plus forte averse. Quelques minutes s’écoulèrent, l’Empereur maintenant bien humide retourna à l’intérieur et prit place sur son trône. Il avait bon nombre des morceaux du casse-tête, il était probablement temps de commencer sa résolution. Son don d’écoute lui avait appris beaucoup. Il savait ce que les humains aimaient et n’aimaient pas. L’Empereur fit la moue pendant quelques secondes; ça ne se présentait pas bien du tout. Entouré de musique, l’Empereur songea aux possibilités. Il pourrait changer sa personne. En ces temps cela était maintenant possible. Le prix n’avait guère d’importance. Une grande partie du problème serait ainsi résolu. La simplicité le surprit ce qui le poussa à réfléchir un peu plus. Oh, cette solution n’était pas vraiment bien. Changer la création, c’est se prendre pour plus que l’on est. La seconde option était d’accepter la situation. De ne plus chercher à tenter l’impossible. Le mot était peut-être un peu fort mais il avait entendu tant de conversations ayant ce sujet qu’il commençait à bien saisir la situation. Il fut déconcentré par quelques mot de la chanson qui jouait « …. continuer mon chemin tout seul… » En effet il était souvent seul. Peut-être était-ce courant pour un empereur. Mais autant?? À ce point?? Cela il en doutait. L’Empereur était un bien drôle de personnage. Il croyait que l’on récolte ce que l’on sème. Il croyait que l’attente et les épreuves étaient le prix à payer pour le bonheur. Les autres Empereurs le trouvaient un peu spécial, pour ne pas dire lent, mais ils n’en faisaient pas trop de cas car il savait parfois se montrer de bonne compagnie et connaissait les procédés d’usage dans ce monde de souverains. Force était d’admettre qu’aucun ne le connaissait vraiment. Sans doute était-il lui-même à blâmer. Il se leva et regarda une carte du monde. Une bonne partie de sa frontière était adjacente à l’Empire de la Beauté. Il était aussi voisin des Empires de l’Espoir et de la Curiosité. Il avait déjà serré la main des souverains des Empires du Désespoir et de l’Étrangeté tout en gardant une régulière correspondance avec l’Empereur de l’Utopie. Sur le continent, il était l’un des Empereurs les plus âgés. Pourtant il était l’un des plus ignorants quant à la vie. Il repensa à son casse-tête; si une troisième solution existait, il se devait de la découvrir aussi vite que possible. Avant qu’il ne soit trop tard. Car en plus de ne pas avancé, il lui semblait perdre lentement ce qu’il possédait. Il fut de nouveau distrait par une mélodie « …jusqu’à ce qu’il n’y ait plus rien, plus rien, plus rien… ». Il se demanda si tout ce dont à quoi il pensait existait en dehors de sa tête, en dehors de son Empire, l’Empire de l’Inconscience.

Quelques jours plus tard, une grande réception fut organisée au château. Grand nombre des nobles et des gens du peuple y étaient réunis. Une ambiance de fête régnaient dans la somptueuse salle de bal alors que musiciens et jongleurs divertissaient les invités. L’Empereur lui-même souriait et tapait des mains au même rythme que les artistes. Il applaudissait ou acquiesçait lorsque cela semblait la bonne chose à faire. Mes derrières ces yeux amusés se trouvaient de grandes réflexions. Il songeait à cet étrange phénomène que certains qualifiaient de céleste : « l’éloignement ». En effet, il avait remarqué que tous les éléments semblaient s’éloigner les uns des autres. Encore et encore. Cela semblait irréversible et inquiétant. Aussi, il essayait de trouver quelque chose qu’il aimait. Cette question semblait pourtant si enfantine mais dans son cas elle restait sans réponse tout en demeurant quasi-vitale. Il pensait à un univers où le conditionnel était omniprésent. Il se questionnait quant à l’éternel changement; si l’unique et véridique existait. Évoquant le grand Johnny Cash : « Si je pouvais tout recommencer, à des millions de lieues d’ici, je me préserverais, je trouverais un chemin. » alors que la fête se poursuivait pour tous.



*Empire de l’Inconscience. Complété le 30 janvier 2006
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Milui Lhûnhen
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MessageSujet: Re: Les Textes Empiriques   Les Textes Empiriques Icon_minitimeMar 31 Jan - 4:33

Royaumes d'été et d'hiver...



Et devant ses textes, vous vous dites… « mais son nom ne porte nulle trace de peine, celle-ci n’est point Impératrice de désespoir »… Non, je suis Impératrice elfique, Kaiserin… sans Kaiser.. car celle que vous voyez aujourd’hui se lever devant vous est grande et puissante, mais par dessus tout effrayante… ne possédant qu’un cœur glacé par la haine…. Brisée, déchue et sombre…. n’osant plus accorder confiance à qui le mériterait pourtant…

Derrière ce magnifique étendard flottant au vent, ce dévoile tout ma laideur… car oui, la Kaiserin n’a de tout les elfes la beauté….

Et tout les sujets de son Empire sont aveugles… aveuglés par la lumière de sa colère et de sa tristesse, au jour de sa dérision…

En son Empire, un chant perdure, celui de la souffrance et de la solitude, et tout ses sujets chantent… désirant ainsi pousser la Kaiserin à sortir de son palais, car de l’Empire, elle ne vit que le Palais d’été et ses jardins, et le palais d’hiver et sa triste froideur.

De l’enfance de l’Impératrice rien n’est connu, si ce n’est que la douleur vient avec la rencontre d’autres êtres du même âges, qui furent cruels avec elle…

Elle ordonna que l’on édifia un nouveau mur, à chaque coup dur… jusqu’à ce qu’un homme viens, et réussit à ouvrir d’un simple regard la moitié des portes des murs… il reste pendant deux ans assit, au pied des murs, sans jamais comprendre ce qu’il avait accompli… mais l’Impératrice le regardait de sa haute fenêtre… voyant qu’il allait partir, elle courue, cherchant partout les clés des autres portes, ne les trouvant pas, elle courue jusqu’à la grille du mur intérieur du palais d’été… elle passa doucement ses mains en travers de la grille, tendant la main à l’étranger….
Elle ouvrit la bouche, et un seul mot qui en sortit « Suilad »…, l’étranger se retourna alors et la regarda d’un air étrange… son regard bleuté la perdit complètement… puis, au bout d’un long monologue des plus idiots, elle lui avoua, « Je vous aime »… Elle attendit longtemps… les seuls mots qui sortirent de sa bouche furent incompréhensibles, il tourna les talons… et la quitta sans un regard de plus…

Elle s’effondra sur le sol, elle qui avait été si forte, ne pouvait même plus se relever… et elle pleurait, oui… car elle aimait cet étranger plus que tout… ses serviteurs comprirent rapidement son chagrin, le chant émanant de son être s’étant tu.. et ils la transportèrent à son lit, d’où elle ne bougea pendant des mois…

Mais lorsqu’elle se releva, tout était changé… elle était froide, plus sombre, et les seuls mots qu’elle prononça allèrent à ses serviteurs… « Construisez milles murailles ! et postez-y tout autant de gardes… que personne n’entre en mon empire ! Vous inscrirez, sur la muraille extérieure, un message pour chaque direction du vent.» Elle s’en retourna vers sa chambre, et se faisant, provoqua un vent foudroyant, provenant de son cœur, qui désormais plus glacé que toute neige, refroidissait l’air l’entourant…

Sa peau avait pris une teinte bleutée, ses lèvres et ses cheveux semblaient givrés… et un peu de neige tombait à sa suite…

Ainsi don il fut inscrit sur la muraille extérieure, les messages suivants : « Ae u-esteliach nad, estelio han. Estelio ammen… », au sud, au nord l’inscrïption « A im u-‘erin veleth lîn ? », à l’ouest « Nin meldir, nin meleth, dorn teithoch nin… Man lû vin achenitham ? » et sur le dernière façade, celui comportant l’entrée principale, celle faisant face au palais, « Trena enni ad melach ae berthach an…». Quatre clés des quatre premières murailles, dans l’espoir fou qu’un jour quelqu’un comprendrait son appel et sa douleur… Peut-être la marée saurait-elle lui porter un tel élu ?

Aucun mage ni aucun devin ne pu répondre à toutes ses questions, car elle désirait tout savoir.

Le Royaume entier vient à être couvert de givre, on ne fit bientôt plus de différence entre les jours d’été et d’hiver… l’Impératrice n’éclairant se dernier, plus qu’avec de faux sourires et des rires ne se vouant qu’à la paix de l’esprit de l’Impératrice… Puis le Royaume devient de glace, figeant ainsi dans l’incertitude un paysage qui fut, en de temps qui ne figurent aujourd’hui que dans les contes et chants de réconfort, un paysage luxuriant et emplit de joie… Elle ne pouvait plus aimer… toute forme de sentiment d’amour profond étant à jamais éradiquer de son cœur…

Peu à peu, les autres elfes se figèrent eux-aussi, dans une plus une plus grande immortalité… Trois seuls y survécurent, Manwë, le pur et digne, Curunir, le sage penseur et Medlinniel, la douce. Mais ses amis n’apaisaient que temporairement la solitude de la Kaiserin, qui demeurait froide… tout en acceptant leur présence, ce qu’elle se refusait tant, elle devait demeurer froide, distante, et éviter toute forme de souffrance…

Pourtant, Manwë réussissait à lui faire oublier Andaeriel, et même à la faire rire, dans une certaine mesure…
Curunir la faisait réfléchir et comprendre la vie et ses souffrances…
Medlinniel était douce, patiente et la réconfortait, lui confiant par la même ses propres tourments…

Tout cela dura un temps, sans que rien ne changea réellement, jusqu’au jour ou elle comprit que Manwë l’avait fait changée, et ce jour, elle ria aux éclats… et toutes les couleurs de son royaume lui revinrent, encore plus brillantes qu’auparavant, car qui peut être vraiment heureux s,Il n’a connu la pire des souffrances ?

Elle redevint Impératrice d’été, impératrice du rire et de la joie, tout en étant profondément seule… ce qui lui valait la plus grande des brèches de son cœur…

Mais elle n’acceptait plus que l’ont soit triste, et les gens l’entourant se devaient d’être joyeux…
Curunir, par ses réflexions, l’amena à redécouvrir son Royaume, et tout sa beauté, n’illustrant en rien la laideur de sa Kaiserin… ce qui la rendait profondément triste, et l’affligeait au plus au point…

Se promenant ainsi par ses contrés, elle aperçu, marchant sur la muraille intérieure, un empire lointain, désolé et qui faisait figure d’un désert, mais celui-ci possédait le plus grand des oasis.

Elle fit venir son conseiller, et lui demanda de lui parler de cette terre désertique qu’elle apercevait…
Il lui expliqua qu’il existait beaucoup d’autre Empires, et que tous étaient à l’image de son souverain…

Elle se tourna vers les Empires qu’elle voyait au loin, puis son regard ce posa à nouveau sur ce triste désert…

« Mais alors, ce souverain… ?

-Cet Empereur a pleuré toutes les larmes de son cœur, il ne vit que chagrin, et d’amour il se désole. Celui là ce fait nommé Empereur du désespoir, et il s’est juré de ne plus jamais aimer…

-et quelle est cet oasis ?

-Un cœur capable de tout sentiments humains.

-Pourrais-je l’aider ?

-J’en doute… »

Elle tenta d’apprendre plus sur cet empire, mais le conseiller quitta précipitamment la muraille, la laissant de nouveau seule.

Elle regarda à nouveau l’orage flottant continuellement au-dessus de l’Empire désespéré, puis retourna à sa cour.

Comment ils prirent contacts, nul esprit, elfique ou humain, n’en connaît les détails… Elle comprit immédiatement qu’il avait besoin d’aide, de son aide, et sut que quelque chose de grand en ressortirais…

Ils s’assirent longuement, chacun de leur côté des murailles… et discutèrent sans fin.

L’impératrice semblait voir son ami changer, et son Empire lui semblait, de son lointain point d’observation, devenir plus vivant… et cela l’emplissait de joie.

Toutefois, son ami semblait nouvellement étrange lors de leurs distantes rencontres… il la regardait d’un air qu’elle ne connaissait pas, et elle se méfiait, ne croyant de ses mots, que ceux qu’elle acceptaient déjà comme vrais, et remettait en doute l’existence de tout les autres, au grand malheur de son ami…

Plus tard, il l’appela déesse, mais elle n’avait de ces êtres, ni la prestance, ni la beauté, ni la grâce… elle ne leur ressemblait en rien…

Si vous trouvez que le fait que l’Impératrice ait rencontrée si peu de gens… dites vous que maintes personnes passèrent de longs moments devant les murailles, à lire les inscrïptions sans les comprendre… mais aussi que plusieurs autres trouvèrent le chemin de son Royaume…


La tempête

Un jour, un messager vint à l’Impératrice et lui dit que l’Empereur du royaume désertique désirait la rencontrer. Elle descendit donc dans les jardins, qu’elle traversa pour se rendre aux grilles… Elle scruta l’obscurité des murailles pour tenter de voir celui à qui appartenait l’empire qui l’intriguait tant. Elle ne vit qu’un homme recourbé sur lui-même, enveloppé d’une énorme cape noire au capuchon gigantesque qui cachait par son ombre le visage de l’Empereur. Elle ne pouvait ainsi voir de lui que ses yeux changeants, parfois verts, parfois bleus, mais qui toujours l’attiraient. À la forme de son capuchon, la Kaiserin devina qu’il ne portait aucun couronne… « un Empereur sans couronne, comme c’est étrange, vous ne trouvez pas ? »… il ne répondit pas… la rencontre dura des heures… il souriait, riait, répondait à toutes les interminables questions que l’Impératrice osait lui poser…. Et lorsqu’il ne répondait pas à celle-ci, alors elle le regardait dans les yeux, tentant de comprendre, mais il ne bronchait pas… et si ce n’aurait été de sa tête, elle aurait fait une terrible erreur… alors elle détournait son regard sans mot dire, et souriait, ce manège ayant pour effet de faire rire l’Empereur, qui ne se doutait de l’idée horrible ayant frôlée l’esprit de l’Impératrice… il riait alors qu’elle aurait pleurée…

Une chose ressortait de cette rencontre… la présence de l’Empereur calmait l’esprit de la Kaiserin, elle se sentait bien en sa présence et se sentait à l’abri de tout risques et de tout périls, sa seule voix la rassurait tant qu’avec celle-ci, la mort elle-même ne saurait la tourmenter.
La rencontre tira à sa fin sans qu’elle ne commit l’erreur tant redoutée, et elle garda l’image de l’Empereur, veillant sur elle du seul regard.

Elle ordonna qu’un magnifique passerelle de pierre noire fut érigée pour relier son empire à celui de l’Empereur voisin. La passerelle s’élevait bien au delà des murailles et ne touchait sol qu’une fois passé les murs voisins…aussi était-elle invisible aux yeux de l’Empereur jusqu’à ce que la Kaiserin en décide autrement… Elle avait donnée l’ordre d’un manière froide et nul n’aurait su la contredire… « J’exige que ceci soit fait au plus vite ! Vous ne voudriez vous attirer mon courroux… N’es-ce pas ? » à la vérité, elle craignait par dessus tout de perdre son ami… elle sentait son cœur battre ce qui la troublait profondément… sa tête la détournait de ces idées et des certitudes de son cœur… mais comment une personnes pourrait-elle choisir entre les deux et ne vivre qu’avec ce dernier ?

Un certain temps avait passé, sans vraiment apporter de grand changements, depuis leur rencontre. C’était un matin froid, plus qu’à la coutume dans cet Empire, un messager vint éveiller la Kaiserin. L’empereur sans couronne avait demandé à voir celle-ci.
Elle descendit lentement vers la porte menant aux jardins, redoutant la réponse qu’elle avait promise à celui qui l’attendait maintenant… Elle ouvrit la porte et tomba nez à nez avec l’Empereur, il sembla désemparé… visiblement, il n’attendait que cette réponse. La kaiserin avait déjà pensée à deux manières différentes de lui annoncer son choix, toutes deux plus stupide que l’autre. Ils parlèrent un moment, assis côte à côte dans un petit jardin environnant le palais… mais l’Impératrice ne songeait qu’aux mots qu’elle se devait de lui dire… son esprit avait beaucoup été tourmenté par son cœur et sa tête, qui n’espérait plus rien, mais encore davantage par ses craintes, si nombreuses qu’elles surpassaient par leur nombre les fleurs des jardins impériaux… Elle le vit bouger à ses côtés … elle luttait en elle pour décider de ses actions et des ses paroles… elle posa doucement la tête sur l’épaule de l’Empereur sans couronne et lui prit la main tendrement… alors la voix réconfortante de l’Empereur prit une intonation mal assurée lorsqu’il demanda « Cela signifierait-il un affirmative ? »… l’Impératrice fit signe de la tête en lui répondant d’une voix impressionnée et craintive…

Toutefois, la question de laquelle découlait cette réponse avait été oubliée et elle différait d’un souverain à l’Autre… elle n’avait répondue qu’avec sont cœur si naïf, alors qu’il croyait cette réponse un engagement sérieux…

La découverte du sens que ses mots avaient pris pour l’Empereur causa chez la kaiserin une nouvelle tempête… c’était effroyable, la neige emplissait l’air alors que le sol demeurait verdoyant… les vitres étaient recouvertes d’un épais givre assourdissant le cœur, les cris et les pleurs de l’Impératrice… Elle était perdue et ne savait que faire… « Pourquoi n’en aime-t-il pas une autre ? Je ne lui causerai que chagrin et le mènerai vers sa perte… » Ils s’aimaient, et pourtant, ne savaient s’entendre sur ce point. Il croyait le tout seulement non concrétiser, alors qu’elle ignorait l’existence d’un tel « tout »…
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SlavicWarrior

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MessageSujet: Re: Les Textes Empiriques   Les Textes Empiriques Icon_minitimeDim 19 Fév - 21:20

Je n’avais jamais compris pourquoi personne ne m’appréciait . Lorsque je rencontrais des gens, ils réagissaient toujours de la même façon. Soit ils me méprisaient, soit ils se désintéressaient complètement de moi. J’agissais pourtant comme tout le monde, mais ce rejet était présent dans ma vie depuis ma plus jeune enfance, et seuls les membres de ma famille m’aimaient vraiment. J’avais bien sûr quelques camarades avec qui j’entretenais des relations amicales, mais ils finissaient toujours par ne plus vouloir me côtoyer dès qu’ils trouvaient des gens plus « intéressants », et je n’avais donc jamais eu de « meilleur ami(e) ». Tout le monde finissait donc toujours par me rejeter et par me critiquer, aussi bien pour mon physique pourtant normal, que pour mes idées, normales elles aussi. Je ne comprenais pas pourquoi les gens me détestaient, mais j’en parvenais à détester la race humaine tout entière, et dans mes grands moments de misanthropie, je me détestais moi-même, pour ce que j’étais, à savoir un être inintéressant aux yeux des autres. La seule chose qui me donnait encore un peu de plaisir dans la vie était ma famille.

Un jour pourtant, je réussis à construire le plus grand et le plus majestueux de tout les royaumes, j’y étais le maître, et tout le monde me respectait et m’aimait.
Mon empire avait une particularité importante, il n’était ni délimité dans le temps, ni dans l’espace, et ressemblait chaque jour à autre chose, à ce que je voulais qu’il soit. Tout les événements qui s’y déroulaient provenaient directement de moi, je contrôlais absolument tout.
Mon royaume n’avait besoin ni de soldats ni de murailles pour le protéger, car il se situait dans un endroit que personne d’autre que moi ne pouvait atteindre…

Cet endroit, c’était mon esprit, et mon royaume n’avait donc pour seul limite que celle de mon imagination. Malheureusement pour moi, le fait que mon empire ne soit qu’imaginaire me rendait la vie beaucoup plus difficile encore, car chaque retour à la réalité était un retour à la vérité, et je n’étais plus alors le fabuleux personnage de ce merveilleux endroit dont j’imaginais l’existence, mais je redevenais cet individu normal et inintéressant.
Ce retour à la réalité était d’autant plus frustrant qu’il était obligatoire, puisque nécessaire à la vie.

Aujourd’hui encore, il m’est plaisant de vivre dans « mon monde », mais ma tristesse n’a cessé d’augmenter, surtout depuis que je me suis pleinement rendu compte que mon bonheur n’était qu’imaginaire…
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Montery
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MessageSujet: Re: Les Textes Empiriques   Les Textes Empiriques Icon_minitimeDim 26 Avr - 16:04

L’Empereur de l’Inconscience déposa son traditionnel journal quotidien sur la table devant lui. L’article le plus intéressant de la journée abordait l’expansion de l’univers. L’univers se gonflerait encore et encore, entraînant alors les galaxies à s’éloigner les unes des autres. Il trouvait la métaphore intéressante. Le Big Bang lui-même était à l’origine de ce phénomène. L’éloignement était une conséquence même de la création. À la surprise de plusieurs scientifiques, l’expansion semblait s’accélérer. Quand cela se terminerait-il? Il y a deux théories en ce moment. Soit que l’expansion ralentira, s’arrêtera puis commencera à se contracter. Et ce jusqu’à l’univers entier ne redevienne un petit point dans l’immensité du néant. Ou alors les galaxies s’éloigneront encore et encore jusqu’à la densité de l’univers devienne si grande qu’une déchirure se produira et détruise carrément les amas d’étoiles tout comme le moindre des atomes. Une seule chose était acceptée de tous : les objets célestes s’éloignent encore et toujours.

L’Empereur s’approcha d’un globe terrestre qu’il fit lentement tourner. Tant de choses avaient changées. Quel autre choix avait-il que d’accepter les faits?

Il avait perdu l’une de ses plus précieuses conseillères. Le plus ironique de cette perte était que c’est justement d’elle qu’il aurait eu le plus besoin à ce moment. En cette vie où tout est éphémère, il savait cependant qu’il pourrait compter sur elle jusqu’à la fin. Le lien entre eux était impossible à rompre. Sa sagesse était dosée d’une immense joie de vivre qu’elle tentait sans cesse de lui transmettre. L’Empereur se souviendrait à jamais de son dernier conseil, qu’il n’avait toujours pas suivi. N’étaient-ils pas censés s’en reparler pour qu’il puisse argumenter? Tel un soleil dans la nuit, elle était le point de repère qu’il savait pouvoir suivre lors des moments de doute. Comme il était prévu depuis le tout début, il continuait de lui rendre visite à l’occasion. Il pensait à cette personne si importante dans sa vie jour après jour et de façon encore plus intense lors d’activités qu’ils avaient l’habitude de partager. Il avait acquis la certitude qu’aucune justice n’existait au-delà de celle des hommes. Dans le cas contraire, leurs places auraient été échangées.

Le mot perte semblait à l’honneur en ces années. Bien que celle-ci était la plus affligeante, elle était loin d’être la seule. Évidemment il faisait tout en son pouvoir pour que ses sujets n’en subissent aucunement les conséquences. Tout serait bien différent maintenant. La déception était au rendez-vous. Le temps se jouait de lui. L’Empereur de l’Inconscience avait pour ainsi dire arrêter ses efforts pour préserver le passé. Après maintes vaines tentatives, il avait fini par en conclure qu’il n’avait pas à engager ces batailles seul. Alors il attendrait la venue d’alliés. À jamais s’il le fallait.

L’Empereur alla sur le balcon admirer l’ampleur de ses terres. Tout allait encore de ce côté. Tout restait à flot malgré les crises incessantes. Les choses n’avançaient peut-être pas autant qu’elles l’auraient dû mais vu les circonstances, le seul fait qu’elles n’aient pas régressées lui semblait un exploit acceptable. Cependant, d’importants changements étaient au programme. Et cela comportait des risques. Il avait abandonné l’idée qu’il était un homme comme les autres et il se devait de prendre cette décision. Comme on dit, si on ne saute pas on ne saura jamais si on sait voler.

La situation au-delà de ses frontières semblaient malheureusement bien différente. Toutes les routes avaient été pour ainsi dire coupées. Les messagers empruntaient craintivement les seules qui étaient encore praticables et on ne les revoyait pas avant des mois. Pour autant qu’il en savait, certains empires avaient complètement changé leur orientation, d’autres étaient en ruines ou bien carrément détruits. De plus, les Empires connurent la trahison. L’un deux conspira contre ses anciens collègues et tenta de détruire leur œuvre. Il fut rapidement démasqué et ne tenta que bien faiblement de se défendre avant de disparaître. Quelques Empereurs tentèrent de refermer tant bien que mal les plaies qu’avait causer le traître. Comme bien souvent, le malheur eut pour effet de rapprocher les Empereur. Mais cette courte période d’espoir prit rapidement fin et ne laissa derrière elle que de bonnes paroles et des projets rapidement abandonnés. L’ère des Empires était révolue. L’univers était entré en un temps nouveau où tous s’acclimataient. Il resta donc seul dans l’époque oubliée car immuable est l’Empereur de l’Inconscience.

Le soir venu, après les nombreuses heures que demandaient les responsabilités de son rang, il laissait tout derrière lui et se réfugiait dans le sérénité qu’est l’imaginaire. Il devenait alors compagnon ou assidu observateur d’aventures et de péripéties tout aussi hilarantes qu’époustouflantes. Triste était d’admettre qu’il se sentait bien plus à l’aise dans l’irréel et que ces voyages bien à lui comptaient parmi ses plus agréables moments. Il savait pertinemment qu’il devait se tenir sur ses gardes afin d’éviter que cela ne lui cause de graves ennuis.

L’Empereur comprit aussi que la vie et tous ses tracas quotidiens valaient d’être vécus pour certains petits moments de bonheur. Échanger des mois de malaise contre quelques heures de bien-être peut sembler bien injuste mais c’était cependant le meilleur accord qu’il avait pu obtenir. Tous ont leur raison d’être en ce bas-monde et il connaissait fort bien la sienne. L’accord le satisfaisait donc. C’est ainsi qu’il avait à quelques occasions parcouru de nombreuses lieues pour assister aux performances d’incroyables artistes. Comment ne pas se sentir délesté de tout le poids qu’on porte sur ses épaules au milieu d’une foule endiablée vibrant au son de ses airs favoris? Il avait même pu tenir une brève discussion avec la plus talentueuse de toutes. Il savait que c’était des moments qu’il chérirait toute son existence.

Il existait également d’autres circonstances dans lesquelles il pouvait puiser une certaine quantité de bonheur. Moindre, certes, mais tout de même fort importantes. Cependant, cela se transformait petit à petit. Les soirées remplies de danses, d’alcool et d’animation cédaient le terrain à des pugilistes se donnant corps et âme pour divertir leur public. Ce qu’il ne fallait pas perdre de vue, c’était que ce qui réchauffe vraiment le cœur n’est pas l’activité mais bien les amis qui vous accompagne.

Il resterait ce qu’il est. C’était mieux ainsi. Il avait tenté de changer cela par deux occasions dernièrement. La première fut une erreur. La seconde restera un mystère. Ces deux actes dans la grande pièce qu’est son existence l’incitait à renoncer encore davantage à la possibilité de connaître le sort des humains. Force était d’admettre qu’il n’en était pas si loin. Il lui arriverait de sourire à des moments où nul n’en comprendrait la raison, la situation étant tellement banale pour eux. Il serait là, un éclat dans le regard ne perdant rien de la beauté du moment, à quelques centimètres du but secret qui serait toujours sien, appréciant de manière quasi naturelle ces rares instants tout aussi merveilleux que cruels. En tête lui venait la métaphore du miroir sans tain où il était celui apercevant l’autre côté. Il déposait les doigts sur sa lisse surface, aussi près physiquement qu’il ne pouvait l’être de l’endos du miroir où se trouvait une existence n’ayant aucunement conscience de la présence de l’Empereur. Il en conserverait des souvenirs s’atténuant jusqu’à ce que l’événement ne se produise à nouveau.

Le lendemain, alors que le soleil se levait, il se dirigea vers la salle du trône. Digne d’un capitaine de navire échoué, il gardera la tête haute en attendant la suite des choses. Peut-être restera-t-il prisonnier des récifs, si la coque réussit à tenir. Ou alors la marée haute le libérera-t-il de cette fâcheuse situation.

*Empire de l’Inconscience, deuxième partie. Complété le 26 avril 2009
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MessageSujet: Re: Les Textes Empiriques   Les Textes Empiriques Icon_minitimeVen 2 Aoû - 3:06

L’Empereur de l’Inconscience terminait son journal du weekend. Comme il avait commencé par la section des sports avant de revenir au début du quotidien, c’était la section des arts et spectacles qui concluait sa lecture. On ne pouvait pas dire que c’était ses pages favorites mais en bon souverain il se devait de rester informé de toutes les sphères de la société.

On y parlait d’une nouvelle télé-réalité. Une belle jeune femme célibataire avait une horde de prétendants et elle les éliminait un à un, semaine après semaine. On récapitulait les quatre premiers évincés.

-Ce fut une totale surprise pour le premier candidat. Être le premier éliminé n’est jamais agréable et la célibataire si désirée lui annonça son départ sans gant blanc. Ils effectuaient une rare activité ensemble et elle lui lâcha cette bombe au beau milieu d’une conversation portant sur un tout autre sujet. Parfait pour mettre du piquant et garder la curiosité des téléspectateurs.

-Le sort du second exclus fut très différent. Il ne croyait pas vraiment en ses chances d’aller jusqu’au bout mais sa complicité avec la star de la série lui faisait croire qu’il resterait longtemps dans la course. Mais elle fit preuve d’une incroyable hypocrisie et elle se mit à l’ignorer ou à être à la limite du désagréable. C’est donc sans avoir la moindre idée de ce qu’il avait pu faire de déplaisant qu’il retourna chez lui. Encore de la très bonne télévision.

-Le moment culminant de ce début de saison fut lors du départ du troisième courtisan. C’en était ridicule au point d’être hilarant. On ne pouvait même plus se sentir désolé pour le pauvre jeune homme tellement il s’était fait roulé en beauté. La belle jeune femme fit en sorte que le cœur du candidat crie son nom. À ses yeux tout était trop beau pour être vrai. L’auditoire eut droit aux plus beaux moments de romantisme de la saison. Il était fou d’elle et à ce moment tout le monde était convaincu qu’il allait remporter la saison et le cœur de sa dulcinée. Mais l’aguichante célibataire fit part de son réel plan au public et le mit en pratique aux dépends du candidat amoureux. Elle l’utilisa, lui mentit, joua avec ses sentiments et l’extorqua autant que possible dans les circonstances. Elle reprit la stratégie qu’elle avait employée lors de la semaine précédente et le troisième candidat fut également éliminé sans comprendre ce qui se passait. Dans son cas on pouvait rajouté les adjectifs « ridiculisé » et « humilié ». Celui-là aura au moins appris à ne jamais faire confiance aux demoiselles trop jolies pour lui. Un moment cinq étoiles pour le public et un incroyable sentiment de satisfaction mélangée à un fou rire pour notre célibataire vedette.

-La quatrième semaine fut plus tranquille. L’un des garçons ne cadrait pas vraiment avec le casting de l’émission et il découvrit que la jeune femme lui avait menti ici et là. Il se laissa donc éliminer sans rien dire et sans chercher à garder sa place. Peu d’émotion comparé aux semaines précédentes mais il avait à sortir tôt ou tard et cela prépare assurément une remontée d’adrénaline et de scandales pour les semaines à venir.


L’Empereur de l’Inconscience ferma son journal et alla au balcon. Il observa une vaste partie de son territoire. Le paysage avait changé. Les grands travaux qu’il avait entrepris dans son Empire touchaient à sa fin. Il resterait quelques détails à finaliser mais il était tout de même fier de son projet.

Le-dit projet n’était pas ce qu’il avait prévu au départ mais force était d’admettre qu’il ne pouvait pas avoir plus. C’était un investissement important pour un Empire de cette taille mais ça en a valu le coût. Il avait reçu énormément d’aide pour sa réalisation et il n’aurait pu être plus reconnaissant pour tout cela. Ses sujets se réjouissaient de la panoplie d’avantages que l’Empereur leur avait accordé. Et oui, le bonheur de son peuple était sa responsabilité.

Il prit une dernière bouffée d’air frais et retourna à l’intérieur. Il marcha d’un pas lent dans la salle du trône, les pensées s’enchaînant les unes après les autres.

Il repensa à ses derniers mois. À sa dernière année. Tant s’était produit sur une si courte période...

Il avait récemment baissé sa garde comme rarement il l’avait fait. Et l’Empereur le regretta amèrement. Il fut aveuglé et son jugement en fut affecté. Cela aurait même pu mettre son Empire en péril! Fidèle à sa personnalité, il fut généreux et s’investit tout autant qu’un noble se doit de faire en pareille situation. Encore une fois il avait oublié la mesquinerie et l’hypocrisie de ses semblables.

La gestion de l’Empire se portait plutôt bien. Il était quelqu’un de responsable et raisonnable. Ses gens ne pouvaient peut-être pas se pavaner mais ils ne manquaient de rien et ce peu importe le moment de l’année. Cependant son nombre de conseillers continuait encore et toujours de diminuer. De conseillères, devrait-on dire. Elles ne furent plus que quatre. Ce qui ne l’étonna pas vraiment... The final four. Quatre merveilleuses personnes sur qui il pouvait compter malgré toutes leurs obligations. Il lui restait là la crème de la crème.

Comme il l’avait déjà entendu, l’univers est vaste, compliqué…et ridicule. Et, très très rarement, des choses impossibles se produisent. Nous les appelons miracles. À l’encontre de toute logique, l’un de ces improbables événement était arrivé dans la vie de l’Empereur.

Contre toute attente, une nouvelle conseillère entra dans sa vie. Elle était la grande prêtresse d’une lointaine contrée aquatique. Il ne comprenait pas vraiment comment elle avait pu apparaître dans son Empire. Elle avait un de ses sourires qui peuvent briller par la plus sombre des nuits. Elle acceptait de le suivre dans ses plus étranges activités et une grande complicité était rapidement apparue. Et surtout, elle était différente de lui… si différente… complètement à l’opposé de lui-même. Il avait l’impression de la connaître depuis tant d’années. La vie pouvait parfois vous réserver de belles surprises. Évidemment, à ce moment, il ignorait ce qui allait se passer par la suite.

L’Empereur alla s’asseoir sur un fauteuil au bout de sa grande de travail en orme massif. Il prit le premier document de la pile et le lut. Il apposa sa signature et pris le suivant. Au bout de quelques instants, son poing droit s’abattit sur la table. C’était injuste! La frustration le gagna. Il avait tout fait selon les règles! Il avait joué avec respect et intégrité! Et il était sur le point de perdre... Perdre les dernières petites chances qui lui restaient. Et qui était en avance?! Les tricheurs, les joueurs, les menteurs, les beaux parleurs, les backstabbeurs… c’était eux qui gagnaient la partie. Sans parler du fait qu’il avait commencé le jeu avec un seul coup d’atout en main. Un immense retard sur tous les autres. Malgré cela il avait joué et il a cru en ses chances. C’était faire jeu inégal, il savait qu’il ne gagnerait pas mais il ne croyait pas se faire éliminer de cette façon… et si tôt!!! Qu’avait-il bien pu faire pour mériter cela? Un sourire narquois apparu.. le genre de sourire que personne ne semblait remarquer chez lui. Le mérite... quelle idée ridicule. Un autre principe utopique et piétiné par la masse. « Hypocrisie », ce mot revenait sans cesse. C’était bien la devise de cette nouvelle ère. Qu’il méritait un meilleur sort ou non ne changeait rien. Tout de même… Il voulait… exigeait… ce qui lui revenait de droit!

« Pourquoi moi? » Cette question réapparaissait sans arrêt. Pourquoi tout cela lui était-il tombé dessus? Comme si être Empereur et tous les désavantages qu’il possédait ne suffisaient pas, il avait encore une autre différence si on le comparait à ses semblables. Pourquoi ne pouvait-il pas oublier ses valeurs et ses convictions l’espace de quelques heures? Pourquoi lui était-il impossible d’enfermer ses scrupules à double tour durant un weekend? Mais non! Il faisait toujours ce qui était « bien ». Imbécile qu’il était. Pourquoi ne pouvait-il pas se concentrer sur son plaisir et son bien-être au détriment de sa morale? Pourquoi ne pouvait-il pas profiter de la situation et des gens dans son seul intérêt à lui? Pourquoi devait-il à chaque instant penser au bien commun avant de penser à lui-même? Cela le faisait rager. Évidemment son peuple et ses proches ne s’en plaignaient pas; c’était son rôle après tout… mais lui dans tout cela? Jour après jour, semaine après semaine, il s’efforçait à agir dans l’optique de faire les bons choix et à bien traiter les autres. Son comportement se rapprochait du fanatisme. Cela est une bien belle philosophie sur papier mais dans une réalité où il était seul à se battre pour ces principes, cela le rendait irrécupérablement idiot. À une autre époque, on valorisait les gens comme lui. Ils s’attiraient respect, considération et sourires sur la rue alors qu’on les saluait. Mais cette époque était révolue. De nos jours on les pressait comme un citron avant de quitter… Il était le dernier de ce genre. Le dernier se battant corps et âme pour ces nobles idéaux. Le dernier des Chevaliers Blancs. Être Empereur ne suffisait pas, il avait fallu qu’on lui donne des responsabilités supplémentaires. Il se sentait seul, à la frontière entre l’ombre et les ténèbres, désemparé face à un duel déjà perdu mais où son âme ne pouvait se résoudre à déposer les armes.

Pourquoi devait-il être ainsi... Il avait manqué tant de choses, il s’était privé de tant de découvertes, il était si en retard sur la vie, il était si simplement et ridiculement… vide. Désillusionné, fataliste, épuisé, blessé, blasé par ce qui l’entourait… Voilà le lot qui accompagnait la soi-disant notion de pureté d’âme qui guidait l’Empereur de l’Inconscience; le dernier Chevalier Blanc. Il avait même perdu la capacité de se réjouir pour lui-même. Seul le succès de ses conseillères ou la bonne fortune de son peuple pouvaient réellement l’égayer.

À quoi bon tenter de revenir en arrière? Il était trop tard, il avait déjà payer le prix de ses choix, si choix il y a eu. Il était maintenant vieux. Son corps, un peu comme à son habitude, le décevait et vieillissait prématurément comme si une force supérieure voulait s’assurer qu’aucune pensée impure ne l’atteigne. Ou alors tout cela se passait-il dans sa tête et c’était sa propre pensée qui accélérait la décrépitude de son être physique. Son esprit… un étrange croisement entre la naïveté de l’enfance et l’épuisement d’un grand âge.

« Pourquoi moi? » Ne pouvait-il pas simplement abandonner, passer outre sa mission… enfin devenir comme tous les autres? Cette idée était si alléchante… et inatteignable. Malgré toute la douleur que cette situation lui apportait… il devait avouer que cela lui plaisait bien. Se savoir unique, la douce ironie que personne ne pouvait le comprendre, réaliser que cela lui permettrait de n’avoir à justifier aucune de ses actions. Cette idée était ridicule, il en était conscient.

« Pourquoi moi? » C’était injuste! Il aurait aimé avoir un atout de plus. Seulement un. Il se serait débrouillé pour la suite. Il agissait toujours pour bien faire sans heurter quelque morale que ce soit et tout ce qu’il en récoltait c’était de devoir contempler le sourire et le bonheur de tous et chacun. Tous ces gens qui avaient ce qu’il désirait. Comment pourrait-il faire comprendre cela à qui que ce soit? Il était trop tard pour lui : chaque jour il devenait plus faible qu’il ne l’était la veille. Son seul atout perdait de la valeur après chaque tour tandis que ses cartes de sans-atout devenait de moins en moins attrayantes, si c’était possible.

Tout ce qu’il voulait, c’était l’espoir. L’espoir que les choses pourraient être différentes. Mais personne, ni même ses conseillères, ne pouvaient comprendre cela. De plus il était attristé qu’aucun ne l’appuyait, ne serait-ce que dans son argumentation. Cela serait « Politically Incorrect ». Pourtant… il avait raison : il le savait et ils le savaient. Certaines l’avaient même déjà démontré à leur insu, ce qui le faisait sourire à chaque fois qu’ils prétendaient que l’Empereur avait tort. Il aurait aimé se sentir soutenu, voilà tout. N’avoir ne serait-ce qu’une simple voix qui l’appuierait alors qu’il continuera à traverser ce long couloir de flammes.

« Le dernier Chevalier Blanc ». Un petit sourire apparut sur son visage un instant avant qu’un « hum! » ironique se fasse entendre. Mieux vaudrait dire qu’il est cinglé, attardé et qu’on profite sans gêne de sa générosité, oui! Il avait tout gâché! Il aurait dû être comme tout le monde! Ainsi il aurait connu une vie de plaisirs sans avoir à ressentir le moindre scrupule ou honte! Son poing s’abattit de nouveau sur la table.

Il prit une grande respiration et se calma. À quoi bon fulminer contre l’inévitable? Une seconde respiration suffit pour qu’il se ressaisisse. Il regarda autour de lui. Une carte de son Empire, des portraits, tout le travail qui l’attendait sur la table...

Il continuerait. Il garderait la tête haute. Personne ne saurait. Il le ferait. Pour eux. Il ne pouvait pas abandonner de toute façon alors il resterait fièrement aux côtés de son peuple et des quelques personnes chères à ses yeux. Il remplirait son rôle. Rôle si différent de ce qu’il espérait, rôle qu’il venait à haïr, rôle qu’il remplissait à merveille… Il poursuivrait jusqu’à la fin de sa route…

D’ailleurs, la mort ne l’effrayait pas. Non pas qu’il était pressé; loin de là, mais il savait que sa vie avait une valeur. Et il n’hésiterait pas à se sacrifier si le prix était là. Encore une fois c’était bien là le rôle d’un Empereur, non? Se sacrifier au besoin pour le bien de son peuple.

Il continua son travail. L’esprit fatigué. Le répit attendrait. Peut-être le mois prochain. Une longue journée l’attendait. Tout devait être fait.

*Empire de l’Inconscience, troisième partie. Complété le 1 août 2013, principalement terminé le 30 juillet 2012.
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