La dame de la forêt

Préface

Nul ne connait son âge. Nul n'a souvenir du jours de sa naissance, ni même quelle eut un jour des proches.
Les anciens disent quelle rôde dans la forêt blanche depuis tant de temps que le temps lui-même aurait perdu le fil des années. Personne ne les croient, jusqu'à ce qu'il y ait un nouveau mort...
Car c'est ça manière d'agir, elle entretient ainsi la crainte des villageois. Qui donc oserait pénétrer sous l'ombre autrefois protectrice des feuilles argentées? Les plus braves s'y sont risqués, et ainsi le village s'est affaibli graduellement, car de génération en génération, les plus forts partaient toujours ainsi. On dit qu'elle ne connait ni la pitié ni aucun des autres sentiments qui nous sont propres.

Le village était constamment en proie à la famine, car ils ne pouvaient plus compter sur la chasse, les bons territoires étant à l'abri des grands arbres millénaires de la forêt blanche.

Certains disent qu'elle était jadis humaine, et que notre dieu lui aurait pris son coeur, la réduisant ainsi à une existence sans fin et sans but. D'autres prétendent qu'elle n'existe pas, et que les malheureux perdus ont étés tués par des créatures, les plus impétueux affirment même que les terres sont sous le contrôle du Roi, et que ses gardes tuent sans pitié les villageois imprudents. Mais tout ceux qui ne croyaient pas en sont existence et qui se moquaient haut et fort d'elle ont été retrouvés dans leur lit, ensanglanté. Ils n'étaient alors plus qu'un amas de chair informe, vidé de son sang.

Les récits relatant sont existence et les événements s'y rattachant pourraient faire croire à une créature du Malin, ou encore à l'une de ses comtesses se baignant dans du sang frais.

Mais je puis vous dire qu'il n'en est rien. Car j'ai marchée dans les sentiers que plusieurs nomment les sentiers de la mort. J'ai vue les arbres devenir plus sombre, plus vils au fur et à mesure que je m'enfonçais dans la forêt. J'ai vue la ville s'étendant au coeur même d'une forêt abandonnée de tous. Une ville dont l'existence n'est connu de nul homme, une ville ne figurant ni dans les cartes, ni dans les registre d'aucune contrée, une ville n'ayant pas été bâtie de mains d'hommes...

Chapitre premier :
L'intru

Les arbres de la forêts avaient un effet incroyable sur quiconque les regardaient trop longtemps. À peu près le même effet que peuvent avoir les flammes du feu de camp. Vous savez bien, vous regardez les flammes, perdus dans vos pensées, mais celles-ci ne sont pas aussi inactives que vous le pensez tous, pendant que vous êtes là, à les regarder, elles oscillent suivant une danse bien précise. Lorsque vous vous en rendez compte, il est trop tard, les flammes auront consumées votre peu de volonté et auront insinués en vous une seule et unique idée, celle de vos en approcher, toujours un peu plus. La forêt blanche possède cette même facilité à vous entraîner en son coeur même. Je n'étais qu'une enfant d'à peine 10 ans lorsque je suis entrée dans la forêt sans même m'en rendre compte. Je jouais avec mes amies à la cachette, et suis allée m'y cachée sans savoir ce que cela signifiait. Je m'étais enfoncée dans la forêt, chaque pas que j'y faisais effaçant de ma mémoire un souvenir me liant à mon village. J'entendais toujours les cris provenant du village, mes amies criaient mon nom, m'imploraient de revenir à leur côté, mais mon âme appartenait désormais à ses lieux.

On parla de moi dans les archives de mon village comme étant la première victime de la forêt blanche et de sa malédiction.
Les registres concernant ma mort figuraient ainsi : « Maé Dampier, disparue le 27 octobre de l'an de grâce mille sept cent trente-six. Déclarée morte au printemps mille sept cent trente-sept. Elle n'aura assurément pas survécue à l'hiver. Le corps n'a pas été retrouvé. »

Je n'étais pas la première victime de ces lieux, car je n'étais pas une victime mais que je n'étais simplement qu'une intru.

Les gens avaient crus à une mort violente et sanglante, il étaient tous persuadés que la dame de la forêt blanche m'avait éliminée, moi petite créature ayant osée entrer en sa demeure.

Après avoir courue pendant un moment dans la forêt, je me suis arrêtée, constatant que j'étais perdue et que ces lieux me terrifiaient, le charme que la forêt avait exercée sur moi était tombé. Je me suis alors arrêtée, collée contre un arbre, sentant mon coeur battre la chamade.



Je me trouvais dans une clairière où le gazon avait jadis été plus grand que moi, mais qui était maintenant brûlé et écrasé contre la terre. Le vent souffla entre les branches et une voix parvint à mes oreilles : « Tu n'as pas ta place ici! Te serais-tu perdues ? » La voix était à la fois effrayante et envoûtante. « Qui êtes-vous, vous qui me parlez? » Je tremblais, mais pourtant, je tentais de cacher mes émotions pour sembler plus forte aux yeux de celle qui me voulait peut-être du mal. La voix se fit plus douce, « Je me nomme Ophélie, tu voudrais jouer avec moi? » C'était étrange qu'une dame qui terrifiait tant les villageois puisse me demandant de jouer, mais j'en avais tant envie que je ne pu refuser.
« -Où dois-je te rejoindre?
-Viens au coeur de la forêt, tu y trouvera un jardin secret, je t'y attendrai, assise au bord du grand bassin. »

Je repartis donc vers le coeur de la forêt, pour rejoindre ma nouvelle amie. Je me demandais tant à quoi elle pouvait bien ressembler!

Après avoir courue pendant un moment, j'ai remarquée que la végétation était différente. Des arbustres ce tenait devant moi, leur feuillage fourni cachant à ma vue ce qu'il y avait au delà. Je marquai un temps d'arrêt face à ceux-ci, par crainte de ce qui m'attendait plus loin. Lorsque je revins à moi, j'écartai du revers de mes mains quelques branches pour m'enfoncer un peu plus dans la forêt. Mais au lieu d'arbres denses et de paysages sombres et froid, je trouvai un lac secret, au bord duquel une dame m'attendait apparement.



« Bonjour Maé, bienvenue chez moi. »

La dame qui se tenait devant moi était paisible, le regard serein, elle ne semblait pas être capable du moindre mal. L'ensemble de ses traits physique et sa manière d'agir inspiraient la douceur. Elle s'avança lentement vers moi, chacun de ses pas plus gracieux que le précédent.

« Alors petite? Veux-tu jouer ? Je vais te montrer un nouveau jeu... »

J'hochais de la tête. Ophélie m'impressionnait tellement.

« -Dites moi madame... pourquoi les gens du village ont peurs de vous?
-Madame? Je suis Ophélie, pas une madame... Hey bien, c'est qu'il refusent toujours de reconnaître leur reine. »

Il se faisait tard, je voyais déjà la lune haute dans le ciel, et pourtant, je n'avais pas peur. La lumière qui émanait des feuilles et de l'eau rendait l'endroit enchanteur. Ophélie et moi étions assises au bord de l'eau, à jouer dans l'eau avec nos pieds. J'admirais les petits papillons lumineux qui dansaient autour de moi.

Soudain, Ophélie plongea dans l'eau, qui était beaucoup plus profonde qu'il y paraissait. Elle vint m'attraper par les pieds et m'entraîna avec elle sous l'eau. Sous l'eau, elle m'entraîna par un petit tunnel.

Déjà je commençais à manquer d'air, mais elle me tirait toujours par la cheville.

~à suivre...~